Un drone militaire ougandais s’écrase en Ituri, ravivant les tensions avec la RDC et soulevant des questions sur les intentions de l’Ouganda dans cette région troublée.
Dans la nuit du 11 août 2024, un événement troublant est survenu dans la province de l’Ituri, au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Un drone militaire, arborant les couleurs de l’Ouganda, s’est écrasé sur la colline Rina, située dans le village de Bwisabuni, à environ 10 km au sud-est de Bunia, chef-lieu de la province. Cet incident soulève de nombreuses interrogations et relance les tensions entre la RDC et son voisin, l’Ouganda.
L’armée congolaise sur le qui-vive
Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont rapidement récupéré les débris du drone et annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances exactes de cet accident. Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri, a confirmé que l’appareil avait violé l’espace aérien congolais. L’hypothèse principale avancée par les autorités congolaises est celle d’une mission de reconnaissance menée par le drone ougandais dans une région marquée par de fortes tensions sécuritaires.
Cet incident intervient dans un contexte de méfiance accrue entre la RDC et l’Ouganda. L’ONU a récemment accusé l’Ouganda de soutenir les rebelles du M23, un groupe armé qui déstabilise l’est de la RDC. Le crash du drone ougandais pourrait être perçu comme un nouvel élément de cette stratégie de soutien aux forces rebelles, bien que les autorités ougandaises n’aient pas encore commenté l’incident.
Le lieutenant général Lubaya Nkashama, gouverneur de l’Ituri, avait déjà mis en garde contre une possible infiltration de la province à partir de l’Ouganda, alertant les services de sécurité sur la situation. Le déploiement renforcé des troupes congolaises dans la région témoigne de la gravité avec laquelle Kinshasa perçoit cette menace.
Que cache la chute du drone ?
Si la provenance du drone semble indéniablement ougandaise, les motivations derrière son vol restent floues. Est-ce simplement un accident ou s’agit-il d’une tentative délibérée de reconnaissance ? L’armée congolaise explore toutes les pistes, tandis que la population locale, déjà éprouvée par des années de conflits, s’inquiète des répercussions potentielles de cet incident sur la sécurité dans la région.
