Deux jours après le crash de l’A310 de la compagnie Yemenia, qui a fait 152 disparus, les autorités comoriennes ont décrété trente jours de deuil à compter de jeudi. A Paris, une cérémonie interreligieuse a été organisée, jeudi soir, à la Grande Mosquée de Paris, en hommage aux victimes. Le président français, Nicolas Sarkozy, y a assisté. Pendant ce temps à Marseille, la colère de la communauté ne baisse pas. Elle a contraint la compagnie yéménite à annuler ses vols au départ et à destination de Marseille.
Ahmed Abdallah Sambi, le président comorien, a décrété jeudi soir un deuil national de 30 jours, en hommage aux victimes du crash de l’A310 de Yemenia Airways. L’accident survenu, en mer, dans la nuit de lundi à mardi a fait 153 disparus dont une soixantaine de ressortissants des Comores. Seule une adolescente de 12 ans, Bahia Bakari a survécu au drame. La miraculée dont le prénom signifie « Chance », a été rapatriée en France jeudi pour être soignée à l’hôpital Trousseau, à Paris. Elle souffrirait d’une fracture de la clavicule et de brûlures. Elle devrait subir un bilan complet.
A Paris, une cérémonie interreligieuse a, par ailleurs, été organisée, jeudi, à la Grande Mosquée pour rendre hommage aux victimes de l’accident de l’Airbus de la compagnie yéménite. Le président français Nicolas Sarkozy et quelque 250 proches et parents des disparus ont assisté à la traditionnelle « prière de l’absent ». Le chef de l’Etat français s’est rendu, à la fin de la cérémonie, au chevet de la rescapée. Il a annoncé qu’il recevra, la semaine prochaine, les familles éplorées.
« Les avions de Yemenia Airways cloués au sol »
Pendant ce temps, la colère ne tarit pas au sein de la communauté comorienne. Environ 500 personnes ont contraint la compagnie Yemenia Airways à annuler, mercredi et jeudi, ses vols Marseille-Moroni. L’AFP rapporte une ambiance tendue. L’agence France presse indique qu’une chaîne humaine avait été formée par des femmes en tenue traditionnelle pour empêcher les passagers d’accéder aux guichets d’enregistrement. Dans une lettre adressée à Nicolas Sarkozy, le président français, les représentants de la communauté demandent la mise en place d’une commission d’enquête sur les causes de la catastrophe. Déterminés, les manifestants qui réclament en outre l’affrètement d’un vol par la France, pour que les familles endeuillées puissent se rendre aux Comores, affirment qu’ils ne relâcheront pas tant qu’ils n’obtiendront pas de résultats. Jeudi, à leur satisfaction, la compagnie yéménite a décidé de suspendre ses vols au départ et à destination de Marseille « pour une durée indéterminée ».
Une première indemnisation de 20 000 €
Mise en cause, Yemenia Airways a annoncé qu’une première compensation de 20 000 euros devra être versée aux familles de chaque victime. Mais aucune date n’a été avancée. Les recherches qui ont commencé au lendemain du drame se poursuivent au large des Comores. Jusqu’à jeudi soir aucun corps ni débris de l’appareil n’a été retrouvé. La localisation de l’épave de l’A310 de la Yemenia Airways reste incertaine. Mais les sauveteurs ont évoqué une «zone possible ». Celle-ci serait caractérisée par une concentration de requins et une forte odeur de kérosène.
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