Les proches des victimes du crash d’Air Algérie qui a fait 116 morts dont 54 Français se sont rendus au Mali, sur les lieux du drame, après leur visite à l’Elysée où ils ont rencontré le Président François Hollande.
Neuf mois après le crash d’un avion d’Air Algérie au Mali à 150 km de la ville de Gao, le 24 juillet dernier, les familles des victimes ont été reçues, lundi, à l’Elysée, par François Hollande, avant de s’envoler, mardi, pour Ouagadougou, à bord d’un avion affrété par la France.
Elles ont rejoint, depuis la capitale du Burkina Faso, l’endroit ou l’avion est tombé, pour se recueillir devant la stèle érigée à proximité des lieux de la catastrophe et rendre hommage aux 116 victimes parmi lesquelles figuraient 54 Français.
Les proches des victimes auraient déjà dû se rendre sur les lieux du crash, en novembre dernier, et participer à des commémorations au Burkina Faso. Mais à cause des bouleversements politiques dans ce pays, suite au renversement du Président Blaise Compaoré, le voyage a dû être reporté.
Parmi les victimes du vol AH5017, 23 étaient burkinabès. D’autres venaient du Liban, d’Algérie, d’Espagne, du Canada, d’Allemagne et du Luxembourg.
L’enquête sur les circonstances du crash
Alors que l’identification des dépouilles des victimes est terminée depuis le 20 novembre dernier, l’enquête sur les circonstances du drame est toujours en cours. L’avion avait été loué par Air Algérie à la compagnie espagnole Swift Air pour trois mois et l’état de l’appareil est de la responsabilité de Swift Air.
Deux procédures judiciaires, dont une pour « homicides involontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement », ont été ouvertes en France. Le processus d’indemnisation est également lancé.
Les deux boîtes noires de l’appareil ont été retrouvées et confiées au Bureau d’enquêtes et d’analyses français BEA, qui les a analysées en collaboration avec la Commission d’enquêtes accidents et incidents de l’aviation civile, qui fait partie du ministère malien des Transports.
Selon les premiers éléments de l’enquête publiés début avril, l’équipage n’avait vraisemblablement pas activé un système antigivre, ce qui a conduit au dysfonctionnement de certains capteurs et provoqué le décrochage de l’avion.
Les raisons pour lesquelles le système antigivre n’a pas été activé restent pour l’heure inconnues, car c’est l’analyse de la deuxième boîte noire, qui enregistre les conversations de l’équipage, qui aurait dû répondre à cette question. Les bandes magnétiques ont pu être prélevées mais un défaut technique, indépendant du crash, empêche de comprendre l’enregistrement.
Pour l’instant, l’enquête se poursuit et le rapport final du BEA et de la commission malienne est prévu pour fin décembre 2015.