Les autorités togolaises multiplient les décisions visant à faire vacciner de gré ou de force tous les citoyens du pays. Elles ne reculent devant rien pour atteindre cet objectif. Au point où on pourrait se demander s’il n’y a pas un agenda secret qui est en train d’être exécuté.
La réticence des populations devant la campagne de vaccination lancée contre le Covid-19 depuis bientôt un an dans le monde ne faiblit pas. Si les États occidentaux comme la France rendent la vaccination obligatoire pour certaines catégories professionnelles seulement, comme le personnel de la santé, imposant le pass sanitaire au reste de la population sans pour autant faire de la vaccination une obligation à laquelle personne ne peut se dérober, certains pays africains ont poussé très loin la politique d’imposition du vaccin. Dans ces pays, les dirigeants redoublent d’ardeur pour trouver des voies de contrainte afin de faire vacciner tous leurs citoyens.
Parmi ces pays africains figure le Togo de Faure Gnassingbé qui, depuis le début de la pandémie de Covid-19 n’a cessé de soumettre ses citoyens à toutes formes de contraintes pour lutter contre la maladie à Coronavirus. Confiner les populations, imposer des couvre-feux, etc., c’est encore admissible vu l’émoi que la maladie avait causé dans le monde, même si le continent africain a été relativement épargné. Imposer la vaccination à certaines catégories professionnelles quitte à voir ceux qui ne veulent pas se soumettre démissionner de leur poste peut encore se comprendre quelque peu, même si cela n’est pas réellement admissible.
Mais priver les citoyens de services auxquels ils ont droit, ou de documents administratifs sous prétexte qu’ils ne sont pas vaccinés pose un sérieux problème de violation flagrante de leurs droits. C’est pourtant ce qui se passe au Togo, depuis quelques jours où le gouvernement a rendu public un communiqué en date du 10 septembre 2021, dans lequel il a donné des directives relatives aux conditions d’organisation des réunions de service et de fréquentation des bâtiments publics par les usagers. À la suite de ce communiqué, le Président de l’Université de Lomé a instruit, le 14 septembre 2021, les doyens de facultés, les directeurs des écoles, instituts et services centraux de l’Université aux fins de mettre sur pied un dispositif de vérification de l’état vaccinal des usagers.
Mais la décision qui nous semble trop poussée émane du Directeur général de la police nationale, le colonel Yaovi Okpaoul, qui a rendu publique, le 14 septembre également, une note d’information stipulant que « nul ne peut avoir accès aux unités de la Police Nationale soit pour le dépôt de dossier d’établissement de la Carte Nationale d’identité, soit pour la légalisation ou autres, s’il ne présente pas la preuve de vaccination contre [le] Covid-19. Les commandants d’unités sont chargés de l’application stricte de la présente mesure ».
Des mesures draconiennes, pour ne pas dire abusives, pour un pays comme le Togo qui, après près de deux ans de présence du Coronavirus sur son sol, compte officiellement « seulement » 211 morts pour 24 369 cas. En moyenne, la maladie à Coronavirus aura tué une personne tous les deux jours dans ce pays de 8 millions d’habitants. Ce zèle observé chez certains dirigeants qui veulent faire vacciner coûte que coûte toute la population paraît suspect et semble cacher un agenda secret. Attendons de voir.