Avec plus de 3 000 nouveaux cas de contamination au Covid-19 en l’espace de 24 heures, l’Afrique du Sud a franchi la barre des 40 000 cas, caracolant en tête des pays du continent en ce qui concerne le nombre de personnes atteintes par le Coronavirus. Or, l’Afrique du Sud fait partie des pays ayant imposé les mesures restrictives les plus strictes à leurs populations pour limiter la propagation de cette maladie. De quoi se questionner sur l’efficacité de ces mesures de confinement.
L’Afrique du Sud compte désormais 40 792 personnes ayant contracté la maladie à Coronavirus, après l’augmentation record de 3 267 nouveaux cas observée en l’espace d’une journée. Tout ceci en dépit du confinement strict imposé aux populations depuis le 27 mars, qui met à mal l’économie du pays et soumet ces populations à rude épreuve. A telle enseigne que des ONG ont dû solliciter l’arbitrage des autorités judiciaires du pays pour contraindre l’exécutif à revoir sa politique de lutte contre le Covid-19. Le verdict du Tribunal de Pretoria a été en faveur des ONG, puisqu’il a été demandé au Gouvernement du Président Cyril Ramaphosa de surseoir ces mesures pendant 14 jours.
Entretemps, le Président Cyril Ramaphosa avait annoncé, le 24 mai 2020, l’assouplissement des mesures restrictives pour compter du 1er juin : levée du couvre-feu, réouverture de la plupart des commerces, reprise de la vente d’alcool, etc.
Avec plus de 40 000 cas de personnes touchées par le Covid-19 aujourd’hui, on peut se demander si les mesures de confinement appliquées ont eu une quelconque efficacité. Mi-mai, après sept semaines de confinement, voici la réponse du Président sud-africain à cette question : « Sans le confinement, le nombre d’infections au Coronavirus aurait augmenté de façon incontrôlable. Nos installations sanitaires auraient été débordées et des milliers de Sud-Africains de plus seraient morts ». Puis il ajoute que le confinement a fourni au pays « un temps précieux pour préparer notre système de santé et nous a aidés à ralentir le taux de transmission du Covid-19 ». Au moment où Cyril Ramaphosa tenait ces propos, l’Afrique du Sud ne comptait que 219 morts du Covid-19. Aujourd’hui, elle est à 848 morts et 40 792 cas de contamination. La réponse du chef de l’Etat sud-africain est-elle toujours pertinente au regard de ces nouvelles données ?
On n’aurait pas tort de répondre par la négation, parce qu’il y a certains pays africains comme le Bénin qui n’ont pas appliqué des mesures aussi strictes que celles auxquelles ont été soumis les Sud-Africains, mais où la pandémie ne s’est pas répandue de manière inquiétante. A ce jour, le Bénin fait partie des pays les moins touchés du monde avec seulement 3 morts sur un total de 244 cas de contamination et dont 148 ont pu guérir de la maladie.