Entre les chiffres publiés par l’OMS et les résultats de l’Institut Pasteur, s’agissant de la maladie à Coronavirus à Madagascar, c’est la confusion totale. Au-delà de toutes ces considérations, que faut-il comprendre de ce qui s’est déroulé à Madagascar ?
L’annonce, par l’Organisation Mondiale de la Santé, de 67 nouveaux cas de Coronavirus à Madagascar, au moment où les autorités malgaches, elles, faisaient état de 35 personnes testées positives au Covid-19, a fini de créer la confusion totale. Informé de la situation, le Centre de commandement de la lutte contre le Covid-19 a demandé une confirmation à l’Institut Pasteur de Madagascar. Dans la foulée, des explications ont été requises auprès de l’OMS.
Les services en charge de l’analyse des tests ont justifié que les chiffres transmis à l’Organisation Mondiale de la Santé concernaient 32 cas douteux, additionnés aux 35 officiels donnaient un résultat final de 67 patients qu’auraient pris en considération l’OMS dans ses données. Et il se trouve que les 32 cas en question ont été à nouveau contrôlés négatifs.
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Cet épisode a poussé les autorités malagasy à émettre des doutes sur les 35 autres cas testés positifs et dont l’annonce officielle a été faite. Dans un communiqué rendu public, ce mercredi 13 mai 2020, dans la soirée, la porte-parole du gouvernement par ailleurs ministre malagasy de la Communication, Lalatiana Rakotondrazafy, a fait des révélations de taille. Pour ne pas dire troublantes
Elle a en effet insisté que « l‘Institut Pasteur avait indiqué qu’il y avait 67 cas positifs. Finalement, il n’y en a que 5. Donc, c’est très grave. Et c’est par rapport à ces anomalies que nous leur avons posé des questions. Mais pour le moment, ils ne nous ont pas donné de réponse satisfaisante ». Il a fallu donc que le chef de l’Etat malgache instruise que de nouveaux tests soient réalisés pour que l’Institut Pasteur passe systématiquement de 67 cas à 5 cas.
Suffisant pour que la Professeure Hanta-Danielle-Marie Vololontiana, porte-parole du Centre de lutte contre le Covid-19, s’interroge : « S’agit-il d’une erreur délibérée ou découlant d’un problème technique ? ». La question reste entière et ouvre la porte à de nombreuses autres interrogations. Surtout, lorsqu’on sait que l’OMS et l’Institut Pasteur ont, dans ce dossier, parlé le même langage.
Par ailleurs, cet épisode intervient au moment où l’OMS est irritée par le Covid-Organics mis au point par Madagascar et qu’il déconseille fortement, sans même prendre la peine d’analyser le produit pour en connaitre la composition et voir, si oui ou non, il faut l’adopter. Encore une fois, est-ce une erreur délibérée ou un problème technique ? Difficile de répondre.
Que cela soit une erreur délibérée ou un problème technique, le constat est le même : l’écart est énorme. Dès lors, serait-il possible que les résultats livrés dans d’autres pays qui ne jurent que par l’Institut Pasteur soient frappés des mêmes lacunes ? A telle enseigne que 67 cas diagnostiqués positifs puissent finalement descendre jusqu’à 5 cas. Dès lors, suivant la proportion d’erreur technique, que 670 cas puissent donner 50 cas et que 6 700 cas déclarés par l’Institut Pasteur soient en réalité 500 cas de Covid-19 ?
Il appartient dès lors, aux différents Etats ayant confié à l’Institut Pasteur, qui, en principe, a les mêmes procédés, la mission de détection des cas de Covid-19, de penser à effectuer des contre-expertises, comme l’a fait Madagascar. Pour éventuellement corriger les impairs. Surtout que les CAS DITS ASYMPTOMATIQUES foisonnent. Ces derniers sont-ils asymptomatiques ou tout simplement sains, c’est-à-dire non porteurs du virus. D’autant qu’en Tanzanie, une papaye aurait été testée… positive au Covid-19.
A moins que les autorités malgaches aient donné de faux rapports de contre-expertise. Il convient dès lors à l’Institut Pasteur de rétablir la vérité pour assurer sa défense.
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