C’est depuis le 17 mars dernier que le gouvernement français a annoncé le début du confinement suite au nombre croissant de cas confirmés de Coronavirus sur son sol. Cette décision implique un certain nombre de mesures dont la restriction des déplacements et l’interdiction des rassemblements.
Afrik.com a recueilli le témoignage de Yvette Quesnel, une Congolaise travaillant à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaule de Paris. Au cours de l’entretien, elle est revenue sur leur mode de vie pendant cette période de confinement.
Afrik.com : Pouvez-vous nous décrire l’ambiance qui règne à Paris depuis l’annonce, lundi dernier, du confinement en France ?
Yvette Quesnel : Depuis lundi, nous sommes chez nous, le gouvernement a mis en place un système pédagogique où les maitresses envoient le devoir de chaque enfant par mail. Chaque matin, on prépare le devoir des enfants, comme s’ils étaient allés à l’école. Par ailleurs, les autorités ont mis en place une forme d’attestation sur leur site, que nous avons imprimé, rempli et coché la case qui concerne la sortie. on ne sort que pour des cas importants, c’est-à-dire pour aller faire des courses. Voilà, pour des choses importantes et vitales.
Afrik.com : Vous faites partie de la communauté congolaise vivant à Paris, quel est l’état d’esprit des compatriotes ?
Yvette Quesnel : Pour la communauté congolaise, je n’en sais pas trop sauf que ce sont des consignes qui concernent tout le monde. Malheureusement, il n’y a que les boutiques d’alimentations qui sont ouvertes. C’est donc dur pour ceux qui aiment manger africain. Tout le monde a peur de se faire contaminer. Du coup, chacun reste chez lui. C’est une situation qui est vraiment très sérieuse parce qu’ici on a la police qui patrouille partout pour ceux qui ne respectent pas les consignes qui ont été données par le gouvernement. On respecte pendant les deux semaines, comme ils ont dit, le temps que les choses se rétablissent vraiment.
Afri.com : Au niveau familial, pouvez-vous nous décrire la manière dont vous vivez pendant cette période de confinement ?
Yvette Quesnel : Par rapport à ma famille, on est vraiment à fond sur ce qui se passe, et après, on sort pour prendre l’air. C’est une situation qui est assez difficile, c’est une première, on n’est pas habitué à être enfermé comme ça. On essaie de trouver des activités avec les enfants. Moi, tous les matins, je me lève pour courir un petit peu. Ça on en a droit, mais il faut avoir son attestation au cas où la police fera un contrôle. Les villes sont très désertes. On sort juste pour aller acheter des choses dont on a besoin puis on rentre chez nous. Pas de contact avec les voisins, on est toujours à distance d’un mètre.