Covid-19 : colère des médecins zimbabwéens contre leur gouvernement


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Médecins en grève, image d'illustration
Médecins en grève, image d'illustration

Les médecins zimbabwéens réunis au sein de l’Association des médecins du Zimbabwe pour les droits humains (ZADHR), très remontés contre leur gouvernement, ont décidé de porter plainte contre ce dernier. Motif, ils sont livrés à la pandémie du Covid-19.

L’Association des médecins du Zimbabwe pour les droits humains a annoncé, ce mardi 7 avril 2020, avoir porté plainte contre le régime du Président Emerson Mnangagwa. Pour les médecins réunis au sein de ladite association, le gouvernement zimbabwéen ne fait pas ce qui relève de son devoir pour leur permettre, non seulement de se protéger eux-mêmes en tant que professionnels de la santé donc des personnes exposées, mais aussi d’œuvrer pour arrêter la propagation de la maladie. Le gouvernement n’a pas « mis en place les mesures nécessaires à la protection des professionnels de la santé dans le pays », ont-ils souligné dans leur plainte.

Au titre des griefs retenus par les médecins contre les dirigeants figure le manque criant de masques, de respirateurs, d’oxygène pour les malades et même de tenues de protection pour le personnel soignant. Si à l’heure actuelle, le Zimbabwe ne dénombre que 10 cas de personnes infectées dont un mort, la réaction des médecins peut être vue comme leur manière à eux de tirer la sonnette d’alarme pour attirer l’attention des autorités sur le drame que pourrait entraîner une forte propagation de cette maladie dans ce pays où le système sanitaire est à terre depuis des années.

Il faut rappeler qu’en janvier dernier, les médecins en grève depuis quatre mois, n’ont repris le chemin des hôpitaux que grâce à la générosité du milliardaire Strive Masiyiwa qui a pris la responsabilité de leur payer six mois de salaire.
Mais face au Covid-19, le gouvernement zimbabwéen n’a pas hésité à prendre des mesures draconiennes. Ainsi, le confinement est imposé aux populations du 30 mars au 19 avril, avec l’appui de la police et de l’armée qui n’hésitent pas à user de la force pour contraindre les récalcitrants à observer la mesure.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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