Pour limiter la propagation de la Covid-19 qui prend de plus en plus d’ampleur, ces derniers jours, les autorités sanitaires tchadiennes ont décidé de confiner les grandes villes du pays. La mesure, qui concerne N’Djamena, la capitale du pays, et d’autres grandes villes, prendra effet dès ce vendredi 8 mai 2020. Après l’enregistrement de 256 cas positifs et 27 décès, certains spécialistes trouvent que la décision gouvernementale arrive un peu tard.
Dès ce jour, vendredi 8 mai 2020, les chefs-lieux des provinces tchadiennes et la capitale N’Djamena seront isolés pour une période de deux semaines. « L’arrêté 38 qu’on vient de signer prend en compte tous les chefs-lieux de province et la ville de N’Djamena, c’est-à-dire toutes nos villes. C’est pour empêcher la circulation du virus, qui est très contagieux », a déclaré le Pr Mahmoud Youssouf Khayal, ministre tchadien de la Santé publique.
Les voyages interurbains seront interdits. Seuls les véhicules transportant des marchandises seront autorisés à avoir accès aux villes, mais seulement après 22 heures. Le gouvernement a également décidé d’instaurer un couvre-feu entre 20 heures et 05 heures.
Non-respect des gestes-barrières
Cette mesure gouvernementale intervient après que le pays a enregistré son 253e cas dont 83 nouvelles infections, ces derniers jours. Le nombre de décès enregistré est désormais de 27. Selon les spécialistes de la santé, ce taux de décès s’explique par le non-respect des gestes barrières et la non-généralisation des tests. Ces derniers jours, plusieurs personnes sont mortes des suites de malaises similaires aux symptômes du Coronavirus, à N’Djamena.
Après les tests, 4 corps sur 9 ont été déclarés positifs au Coronavirus, le jeudi 7 mai. Les spécialistes pensent que le virus a déjà pris une énorme avance sur ce qu’affichent les chiffres officiels et que seul le dépistage de masse pourrait aider à mesurer l’ampleur de l’épidémie. Le passage des dépouilles à la morgue est désormais obligatoire au Tchad.
Une mesure prise trop tard ?
Avec le nombre de personnes désormais testées positives, les spécialistes estiment que la prise d’une telle mesure intervient un peu tard. Selon eux, les autorités auraient dû décider du confinement depuis le début de la crise sanitaire et un dépistage de masse aurait dû être lancé. Cela aurait permis d’avoir un meilleur contrôle sur l’évolution de l’épidémie. De même, selon les spécialistes, le fait que le gouvernement ait annoncé sa décision de confinement à l’avance pourrait entraîner le contraire du résultat escompté, car les citoyens auront quelques heures pour migrer vers les autres villes et villages.