Ce 1er juillet 2024, une session spéciale de la Cour d’assises de Bamako s’est ouverte, centrée sur les crimes économiques et financiers. Initialement prévues pour juin, ces assises très attendues par la population malienne dureront deux mois. Elles impliquent une cinquantaine d’affaires avec des personnalités influentes.
Des anciens ministres et hauts cadres sont impliqués.
Bakary Togola et un détournement massif
Parmi les cas principaux, celui de Bakary Togola, ancien président de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton, se distingue. Inculpé pour atteinte aux biens publics et usage de faux, il est accusé de détournement de 9,4 milliards FCFA. Ces fonds étaient destinés à la formation des membres de 7.700 coopératives de cotonculture entre 2013 et 2019. Ce détournement présumé a gravement impacté le secteur du coton au Mali.
Affaire Sécuriport avec le général Salif Traoré
Un autre cas notable est celui du général Salif Traoré, ex-ministre de la Sécurité. Il est impliqué dans l’affaire Sécuriport, concernant un contrat avec une entreprise américaine spécialisée dans les systèmes de sécurité aéroportuaire. Signé en 2016, cet accord aurait facilité le détournement de plusieurs milliards FCFA par des membres de l’ancien régime.
Controverse autour de Bouaré Fily Sissoko
Bouaré Fily Sissoko, ex-ministre malienne des Finances et de l’Économie, est également impliquée dans une affaire controversée. Elle concerne l’achat d’équipements militaires. Malgré ses dénégations, elle fait face à de graves accusations aux côtés de l’ex-Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maïga, décédé en détention en mars 2022. Ces accusations pourraient transformer la scène politique malienne.
Engagement politique du colonel Assimi Goïta
Depuis son coup d’État en août 2020, le colonel Assimi Goïta a élevé la lutte contre la corruption au rang de priorité nationale. En janvier 2024, il a souligné l’importance de rester à l’écart des affaires de corruption. Il témoigne ainsi de sa ferme intention de poursuivre les corrompus.
Les résultats de ces assises influenceront profondément la perception de la justice et de la gouvernance au Mali. Avec 181 accusés, dont une quinzaine de femmes, confrontés à des dossiers variés, ces procès pourraient marquer la fin de l’impunité. Ils pourraient également inaugurer une ère de transparence et de responsabilité dans le pays.