La Samir a payé un lourd tribut aux inondations dont a été victime le Maroc la semaine dernière. La centrale de l’unique raffineur du pays, qui assurait plus de 90% des besoins chérifiens en hydrocarbures, a été largement endomagée. 1,5 milliard de dirhams de dégâts et un an de convalescence sont les conséquences de cette catastrophe qui relance le débat sur la libéralisation du secteur.
La Samir, Société marocaine de l’industrie et du raffinage, l’unique véritable raffineur du pays, a été presque entièrement emportée par les flammes, il y a tout juste une semaine, à la suite d’importantes inondations qui ont touché le Maroc. Avec la montée des eaux, qui ont atteint jusqu’à deux mètres, les résidus d’hydrocarbures sont remontés à la surface et sont entrés en contact avec les parties encore chaudes de la centrale thermoélectrique, conduisant à la catastrophe. En plus de la perte de deux vies humaines, on déplore 1,5 milliards de dirhams de dégâts matériels.
Politique énergétique en question
La Samir, basée à Mohammedia, a une capacité de raffinage de 7 millions de tonnes par an et fournit à elle seule plus de 90% des besoins du pays en produits pétroliers. La remise en état totale de la raffinerie devrait durer près d’un an, mais d’ici une dizaine de jours, deux unités devraient reprendre leurs productions.
En attendant, le marché local, » qui ne connaîtra pas de pénurie « , assure-t-on du côté officiel, est approvisionné par les autres unités de la Samir. Notamment celle située à Sidi Kacem, d’une capacité de 1,5 million par an et qui représente 25% de la production totale. Lorsque les deux unités de Mohammedia seront à nouveau opérationnelles, ce devrait être 70% de la consommation nationale qui sera être ainsi assurée.
Les stocks de sécurité des distributeurs devraient également permettre d’alimenter normalement le marché. Sans oublier les 90 000 tonnes de gasoil qu’ils sont exceptionnellement autorisés à importer, alors que la Samir s’adjugeait jusque là le monopole. Les distributeurs Total et Afriquia s’apprêtent à lancer prochainement leurs appels d’offres. La catastrophe remet cruellement sur le devant de la scène le débat sur la politique énergétique et la libéralisation du secteur.