Coup de théâtre à la Cour pénale internationale, alors que la Chambre de première instance de la CPI avait, à la majorité, considéré qu’il n’y avait pas de circonstances exceptionnelles allant à l’encontre de la mise en liberté de M. Laurent Gbagbo et M. Charles Blé Goudé suite à leur acquittement avant-hier, le Procureur de la CPI a interjeté appel contre cette décision et il reviendra donc à la Chambre d’appel de décider ultérieurement d’une éventuelle libération de l’ancien président ivoirien.
L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo restera derrière les barreaux après que les procureurs eurent fait appel de son acquittement pour crimes contre l’humanité. Les procureurs ont contesté la décision de le libérer de la Chambre de Première Instance en considérant que M. Gbagbo risquait de fuir. « Dans l’attente de la décision de la chambre d’appel sur la demande du procureur, M. Gbagbo restera sous la garde de la CPI (…) Il existe un risque concret que, une fois libéré, l’accusé ne comparaisse pas pour poursuivre l’instance » a déclaré un porte-parole du tribunal dans un communiqué.
Cette décision concerne aussi Charles Blé Goudé.
Laurent Gbagbo avait été accusé d’humanité en raison de violences et d’élections ayant fait 3 000 morts et 500 000 personnes déplacées. Il avait été capturé en 2011 dans un bunker du palais présidentiel par des forces militaires de l’ONU soutenues par la France, qui avaient pris le parti de son rival, Alassane Ouattara sorti vainqueur des élections. Il est le premier chef d’État à être jugé devant la CPI.
À noter qu’en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo est condamné à 20 ans de prison pour « crimes économiques » dans un jugement d’un tribunal local l’année dernière.
La Côte d’Ivoire sera le théâtre de nouvelles élections en 2020 pour élire son successeur à Ouattara, qui a déclaré qu’il ne se représenterait pas après deux mandats de cinq ans.