Coup de chaud sur la volaille


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Près de 5 millions de volailles ont été décimées par la chaleur au Maroc. Les premières estimations font état de 100 millions de DH de pertes pour le secteur avicole qui se dit sinistré. Le prix chez les détaillants atteint les 18 DH le kg.

La vague de chaleur dans les différentes régions du pays a causé d’énormes ravages dans plusieurs secteurs. Les dégâts causés chez les producteurs de volaille sont estimés à près de 100 millions de DH. Ce secteur a perdu près de 5 millions de têtes, dont 3,4 millions de poulets de chair. « A cela s’ajoutent des chutes de performances et la baisse de croissance, qui ne sont pas encore évaluées mais qui devraient représenter au moins 20% de plus », précise Chaouki Jerrari, directeur de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (Fisa).

C’est pour cette raison que la Fisa tire la sonnette d’alarme : le secteur est sinistré. Un communiqué de presse a été publié pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation du secteur jugée catastrophique. Les professionnels espèrent que ces derniers prendront en considération leurs difficultés. Ils ne réclament pas d’indemnisations – nécessitant plus de temps et une multiplicité de procédures -, mais l’atténuation des pertes. En d’autres termes, la Fédération espère que l’administration tiendra compte de cette situation en mars, au moment de la présentation des bilans comptables des sociétés opérant dans le secteur.

Taux de mortalité de 30%

La Fisa attend aussi la révision du système de tarification qui place les droits de douane sur le maïs à hauteur de 30% et sur les tourteaux à 25%. Pour Jerrari, il est difficile de faire face à la concurrence de l’Union européenne et des pays arabes signataires d’accords de libre-échange avec le Maroc. Dans ces pays, les droits de douane sur le maïs sont nuls et ceux appliqués aux tourteaux ne dépassent pas 5%, soutient le directeur de la Fédération. Pour celle dernière, c’est également l’occasion de revenir à la charge sur le plan réglementaire. Les décrets d’application ne sont toujours pas sortis alors que la loi sur le contrôle de la production et la commercialisation des produits avicoles a été promulguée il y a plus de deux ans.

En attendant, selon les informations de la Fisa, le taux de mortalité dans l’élevage des poulets de chair et de dindes varie entre 20 et 30% ces deux dernières semaines. Dans certains cas extrêmes, ce taux atteint 100%. Toujours dans ce segment, la Fisa a constaté une nette détérioration de la croissance et de l’indice de consommation. Sur ce dernier registre, les prix chez les détaillants ont augmenté pour atteindre les 18 DH le kg. Les professionnels du secteur estiment ce prix trop élevé pour la consommation courante. Le tarif normal doit se situer entre 13 et 14 DH le kg. Pour eux, c’est la forte mortalité qui est à l’origine de la hausse des prix. Pourtant, c’est la haute saison pour ce segment qui attend chaque année cette période de festivités et le retour des Marocains résidents à l’étranger pour réaliser de bons chiffres d’affaires.

La vague de chaleur n’a pas épargné l’élevage des pondeuses d’œufs de consommation. Là encore, la mortalité varie entre 10 et 15% avec des chutes de ponte atteignant 30% en moyenne. Idem pour l’élevage de reproducteurs où le taux de mortalité oscille entre 10 et 15%. Le taux d’éclosion a également baissé de 10% en moyenne.

Mohamed CHAOUI de notre partenaire L’Economiste

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