En Tunisie, un plan de coup d’État visant à instaurer une « dictature constitutionnelle » aurait fuité du bureau de la cheffe du cabinet présidentiel Nadia Akacha, et serait orchestré par la Présidence tunisienne contre le gouvernement actuel. Les détails.
L’information, donnée par le site indépendant britannique Middle East Eye et reprise par Anadolu, évoque un présumé coup d’Etat orchestré par la Présidence tunisienne contre le gouvernement actuel en Tunisie. Il s’agirait d’un document, en date du 13 mai dernier, classé « top secret », et qui a été publié, dimanche 23 mai, par le journal britannique. Dans le document pointe le journal, il est fait état d’un plan de coup d’État avec pour objectif d’instaurer une « dictature constitutionnelle ».
Ce document, diffusé au moment où la tension est vive entre le Président Kaïs Saïed et le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, depuis le 16 janvier, aurait fuité du bureau de la cheffe du cabinet présidentiel Nadia Akacha. Alors que le bras-de-fer se poursuit entre les deux hommes, avec notamment le Président qui refuse d’approuver le nouveau gouvernement proposé par son Premier ministre, le journal révèle que plusieurs hauts responsables politiques et hommes d’affaires ont été arrêtés.
« Les experts du Président Kaïs Saïed ont appelé à l’activation de l’article 80 de la Constitution et à la déclaration de l’état d’exception, appelée également dictature constitutionnelle », précise le document. Toutes ces tractations seraient faites dans le seul but de concentrer tous les pouvoirs sous son emprise. « Une réunion urgente du Conseil de sécurité nationale, réunissant des hauts responsables à l’instar de Rached Ghannouchi sont appelés à y prendre part », ajoute ledit document.
« La réunion sera par la suite levée, avec l’interdiction de permettre aux participants de quitter le palais de Carthage, qui sera isolé de tous les moyens de communication. Suite à quoi, le président prononcerait un discours à la télévision nationale en présence de Mechichi et Ghannouchi pour annoncer les nouvelles mesures exceptionnelles », poursuit le document.
« Le général Khaled al-Yahyawi serait chargé du portefeuille du ministère de l’Intérieur par intérim, et que les forces armées seraient déployées aux entrées des villes, des institutions et des installations vitales. Parallèlement à cela, d’autres éminentes personnalités seraient placées en résidence surveillée », reprend Anadolu, qui précise qu’aucun commentaire officiel en Tunisie n’a été émis à ce sujet.