Coup d’Etat en Guinée-Bissau


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La Guinée-Bissau s’est réveillée dimanche avec un gouvernement militaire par interim suite à la déposition par l’armée du Président Kumba Yala. Dans le calme et sans effusion de sang. Les militaires assurent ne pas vouloir rester au pouvoir mais rétablir l’ordre constitutionnel.

Deuxième jour de gouvernance par intérim du militaire Sebrao Correia en Guinée-Bissau. Le chef d’état-major des armées a pris le pouvoir par un putsch en séquestrant le Président Kumba Yala et son Premier ministre Mario Pires dans la nuit de samedi à dimanche. L’événement s’est déroulé sans effusion de sang ni coup de feu. Sebrao Correia a assuré, sur les écrans de la télévision nationale, assumer la présidence du comité militaire pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel et démocratique (CMROCD).

Depuis la dissolution du gouvernement en novembre 2002 par le Président et l’ajournement continuel des élections législatives, la situation politique en Guinée-Bissau était tendue. C’est après de nouvelles réserves émises par le Premier ministre sur la tenue des élections prévues pour le 12 octobre que les mutins ont décidé de mener à bien le renversement du pouvoir en place. Le coup d’Etat a été condamné par la communauté internationale, mais sans trop de véhémence, le pays menaçant une fois de plus de traverser une crise.

Ancienne colonie portugaise, la Guinée-Bissau est l’un des pays les plus pauvres du monde. La situation sociale y est difficile, marquée par la multiplication des grèves. Les secteurs privé et public accumulent des arriérés de salaires allant parfois jusqu’à 11 mois. L’Etat tire ses seules recettes de l’exportation des noix de cajou.

Réactions

Le Président du Mozambique et de l’Union africaine, Joachim Chissano, a condamné « sans ambiguïté », dimanche, le coup d’Etat en Guinée-Bissau tout soulignant qu’il n’était pas surpris, rapporte l’agence de presse portugaise Lusa depuis Maputo. Le Nigeria a critiqué le putsch avec beaucoup de virulence et souhaite rétablir le système constitutionnel au plus vite. Abuja a précédemment joué un rôle important dans l’éviction des putschistes à Sao Tomé et Principe en juillet dernier. Les Bissau-guinéens, quant à eux, même s’ils attendent de connaître les intentions des putschistes, semblent soulagés par la destitution d’un gouvernement inefficace.

Kumba Yala, 50 ans, avait été élu démocratiquement à ce poste en 2000 à la suite d’un autre putsch en 1998 qui avait provoqué une guerre civile pendant un an et laissé le pays exsangue. Yala avait déjà essuyé deux tentatives de déstabilisation depuis son accession au pouvoir. Il devrait regagner sa maison sous étroite surveillance. Il semblerait que sa vie ne soit pas en danger.

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