La rébellion a pour l’instant emporté le régime d’Amadou Toumani Touré au Mali. Les mutins qui se sont emparés du palais présidentiel, ont annoncé la dissolution des institutions et décrété le couvre-feu alors que Bamako est la proie des pillards. Le Président ATT s’est échappé.
Après un premier soulèvement hier matin dans la ville de Kati, des militaires ont poursuivi leur révolte dans la journée, à Bamako et ont pris d’assaut l’ORTM (Office de radiodiffusion et de télévision du Mali) et saccagé les locaux de la chaîne Africable. Puis ils ont attaqué le palais présidentiel avec des armes lourdes, se rendant rapidement maitres des lieux, faisant même prisonniers plusieurs ministres. Le Président Amadou Toumani Touré serait cependant en sécurité, a affirmé une source militaire.
Le lieutenant Amadou Konarè, porte-parole du comité national pour le
redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDR), a lu une déclaration à la télévision annonçant la suspension de la constitution et la dissolution des institutions de l’Etat. Il explique ce coup d’Etat par l’incapacité d’ATT et de son gouvernement à résoudre le conflit au nord-Mali et à lutter contre le terrorisme. Les mutins promettent la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et des élections libres et transparentes afin de restaurer le pouvoir aux civils. Sachant que l’élection présidentielle était jusque la normalement prévue le 29 avril 2012.
Alors que Bamako est la cible de pillages et que des militaires dépouillent les gens de leurs biens, un couvre-feu a été décrété, a partir de 6h GMT ce jeudi et jusqu’à nouvel ordre, a déclaré le président du CNRDR, le capitaine Amadou Haya Sanogo.
La situation au nord-Mali reste toujours très incertaine. Le mouvement islamiste armé touareg Ançar Dine a déclaré contrôler le nord-est du pays, avec comme objectif la mise en place d’une République islamique. Par ailleurs, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad, autre acteur majeur de la rébellion, a indiqué que son combat pour l’indépendance du nord du Mali n’était plus le même que celui d’Ançar Dine.
Lire aussi : Mali : le Nord serait aux mains du mouvement armé Ançar Dine