Lors de son discours au Sommet de la Terre, mardi soir, le président zimbabwéen Robert Mugabe s’en est pris violemment à la Grande-Bretagne en général et à Tony Blair en particulier. Un énième coup d’éclat qui, cette fois-ci, a trouvé écho dans le public.
Le président zimbabwéen Robert Mugabe a trouvé une tribune de choix : le Sommet de la Terre de Johannesburg lui a permis de vider son sac. Le chef d’Etat de 78 ans, applaudi par de nombreux délégués des pays du Sud, journalistes et membres d’ONG, a violemment harangué, dans son discours de mardi soir, les pays Occidentaux et en particulier la Grande-Bretagne, qu’il accuse de vouloir rétablir le colonialisme au Zimbabwe en soutenant les fermiers blancs et l’opposition.
Robert Mugabe a en effet lancé au début de l’année 2000 une réforme agraire pour redistribuer les terres du pays, détenues à 70% par les fermiers blancs, aux Noirs zimbabwéens. Une réforme précipitée le mois dernier avec l’arrestation de 277 fermiers blancs qui refusaient d’obéir à l’ultimatum du gouvernement enjoignant à quelques 2 900 propriétaires de quitter leurs exploitations le 8 août.
Gardez votre Angleterre !
Robert Mugabe s’en est pris très directement au premier Ministre de Grande-Bretagne, Tony Blair, en lui lançant une phrase passée à la postérité dès mardi soir : » Blair, gardez votre Angleterre et laissez-moi garder mon Zimbabwe « . Si le président zimbabwéen est un habitué de ce genre de charges contre la Grande-Bretagne, la surprise est venue du côté du président namibien Sam Nujoma qui a ouvertement soutenu la réforme agraire façon Mugabe et accusé l’Occident de » s’acharner » contre le régime d’Harare.
Ce coup d’éclat réussi au Sommet de la Terre risque de renforcer Robert Mugabe dans sa politique d’expropriation des fermiers blancs, aggravant un peu plus la situation économique du pays où la moitié de la population est menacée de famine dans les mois à venir.