Alors qu’il devait rentrer en Côte d’Ivoire après six mois d’absence, Guillaume Soro, visé par un mandat d’arrêt international lancé ce lundi 23 décembre par le procureur de la République d’Abidjan, a finalement atterri au Ghana.
Ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, par ailleurs ancien Premier ministre de 2007 à 2012, Guillaume Soro, était vivement attendu dans son pays après six mois d’absence. Le candidat à l’élection présidentielle de 2020 était attendu pour lancer sa campagne électorale, finalement, il a atterri l à Accra, au Ghana. Visé qu’il est par un mandat d’arrêt international.
Guillaume Soro est poursuivi pour « tentative d’atteinte à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national », a annoncé le procureur de la République Richard Adou sur la télévision publique ivoirienne. L’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne (2012-2019) est également visé par une information judiciaire pour « détournement de deniers publics, recel et blanchiment de capitaux portant sur la somme de 1,5 milliard de francs CFA ».
Voici le communiqué du Procureur de la République
Ce lundi 23 décembre 2019, la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) a informé le Procureur de la République que Monsieur SORO Kigbafori Guillaume, Député à l’Assemblée nationale et ex-Président de ladite Institution, se trouvant à l’extérieur du pays depuis plusieurs mois, projetait d’attenter à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national.
Les éléments en possession des Services de Renseignement, dont un enregistrement sonore, établissant clairement que le projet devait être mis en œuvre incessamment, le Procureur de la République a ordonné l’interpellation et l’arrestation des mis en cause.
Par ailleurs, le Procureur de la République informe que le vendredi 20 décembre 2019, il a été saisi d’une plainte par l’Agent Judiciaire du Trésor contre Messieurs CISSE Mory, KONE KAMARATE Souleymane, N’GUESSAN N. René et SORO Kigbafori Guillaume, pour détournement de deniers publics, recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux portant sur la somme d’un milliard cinq cents millions (1.500.000.000) de francs CFA.
Au regard de ce qui précède, une information judiciaire a été immédiatement ouverte contre :
– Monsieur SORO Kigbafori Guillaume, pour présomptions graves de tentative d’atteinte contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national, de recel de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux ;
– Tous autres, pour présomptions graves de tentative d’atteinte contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national ;
– Messieurs CISSE Mory, KONE KAMARATE Souleymane, N’GUESSAN N. René et la société civile immobilière EBUR (SCI EBUR), pour présomptions graves de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux portant sur la somme d’un milliard cinq cents millions (1.500.000.000) de francs CFA.
Ces faits sont prévus et punis par les articles 28, 32, 162, 190 du Code Pénal ; les article 33, 34, 60, 63 et 65 de l’ordonnance n°2013-660 du 20 septembre 2013 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées ; les article 7, 99, 113, 117 et 118 de la loi n° 2016-992 du 14 novembre 2016 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Un mandat d’arrêt international a été requis contre Monsieur SORO Kigbafori Guillaume et des mandats de dépôt ont été requis contre les autres mis en cause.
Fait à Abidjan, le 23 décembre 2019
Le Procureur de la République