
Un nouveau chapitre s’écrit dans la politique ivoirienne avec la création d’une coalition d’opposition. Ce lundi 10 mars 2025, quinze partis ont décidé de se regrouper pour offrir une alternative au gouvernement actuel, à l’approche de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Parmi les membres de cette coalition figurent d’importantes formations.
Le paysage politique ivoirien prend un tournant important avec la formation d’une nouvelle coalition d’opposition. Ce lundi 10 mars 2025, quinze partis politiques ont décidé de s’unir pour soutenir une alternative à l’actuel pouvoir en place, à l’approche de la Présidentielle prévue pour le 25 octobre 2025. Parmi les membres de cette coalition, on retrouve des partis historiques et emblématiques tels que le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), le Mouvement des Générations Capables (MGC) dirigé par l’ex-Première dame Simone Ehivet-Gbagbo, ainsi que le Congrès Panafricain pour la Justice et l’Égalité des Peuples (Cojep) dirigé par Charles Blé Goudé.
Objectif commun : une élection transparente et crédible
Ce regroupement, dénommé « Coalition pour une alternance pacifique – Cap Côte d’Ivoire », se présente comme un acteur clé dans le processus électoral, bien que le PPA-CI de Laurent Gbagbo ne fasse pas partie de l’alliance. Cette nouvelle plateforme politique a pour but de peser de manière significative sur le processus électoral, notamment en exigeant des réformes pour garantir une élection transparente, crédible et pacifique. Parmi les revendications essentielles de la coalition figurent la révision de la liste électorale avant le scrutin, la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote, ainsi qu’un audit complet de la liste électorale.
Dominique Traoré, vice-président du MGC, a souligné que l’objectif principal de cette coalition est de se battre pour des réformes électorales qui permettent d’assurer une élection libre de toute violence et garantissant une totale transparence. Cependant, une question se pose : cette coalition parviendra-t-elle à s’entendre sur un candidat unique pour la présidentielle ? Le porte-parole du PDCI, Soumaïla Bredoumy, a précisé que les modalités de participation, y compris la question de la désignation d’un candidat, seraient discutées au sein de la plateforme. Ce qui laisse la porte ouverte à des débats internes avant de prendre une décision finale sur cette question importante.
L’absence notable du PPA-CI de Laurent Gbagbo
L’un des éléments les plus marquants de cette coalition est l’absence du PPA-CI, le parti de l’ancien Président Laurent Gbagbo. Sébastien Djédjé Dano, président exécutif du PPA-CI, a expliqué que son parti travaille actuellement à un autre projet d’union de l’opposition, sur la base de l’appel à l’unité lancé par Laurent Gbagbo, en juillet 2024, lors d’un rassemblement à Bonoua. Selon certains observateurs, cette division au sein de l’opposition illustre le manque d’homogénéité de celle-ci et pourrait fragmenter davantage le camp anti-pouvoir.
En parallèle, Laurent Gbagbo, malgré son inéligibilité en raison d’une condamnation liée à la crise post-électorale de 2010-2011, poursuit activement sa campagne. Le 8 février 2025, plusieurs milliers de partisans se sont réunis au stade de Marcory, à Abidjan, pour soutenir leur leader. Dans un discours très attendu, l’ancien Président a lancé sa propre campagne de mobilisation, baptisée « Côcôcô », un terme ivoirien signifiant « toc toc toc », symbolisant le début de sa tournée à travers le pays. Dans son intervention, Laurent Gbagbo a clairement exprimé ses exigences pour une élection pacifique et appelé à une révision de la liste électorale pour y inclure tous les citoyens, y compris lui-même.
Laurent Gbagbo compte sur la mobilisation populaire
En dépit de son inéligibilité actuelle, Gbagbo s’est montré optimiste, convaincu que la mobilisation populaire finira par faire entendre la voix de l’opposition. Ses partisans, vêtus de maillots aux couleurs du PPA-CI, ont clamé haut et fort qu’ils ne reconnaîtraient pas les résultats d’une élection sans la présence de leur leader sur la liste électorale. Le message de l’ex-président est clair : une élection sans Laurent Gbagbo ne serait pas une élection légitime.
Le soutien massif pour Laurent Gbagbo témoigne de l’importance de l’inclusivité dans les élections, un thème récurrent dans les discours de ses partisans. Certains militants fervents du PPA-CI se disent convaincus que tant que Gbagbo ne sera pas sur la liste électorale, il n’y aura pas d’élection. De son côté, Gbagbo a insisté sur la nécessité de respecter l’équité entre les candidats et de garantir une impartialité totale de la Commission électorale indépendante (CEI), qu’il accuse actuellement d’être trop proche du pouvoir en place.