
Tidjane Thiam sera, sauf surprise, officiellement investi candidat du PDCI pour la présidentielle ivoirienne de 2025. Seul en lice, l’ancien patron de Credit Suisse cristallise les espoirs d’alternance après des années d’opposition. Derrière cette investiture sans rival se cache pourtant une bataille de légitimité interne et un enjeu véritable pour le retour au pouvoir du vieux parti.
Ce mercredi 16 avril 2025, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) organise une convention d’investiture pour désigner son candidat à l’élection présidentielle prévue le 25 octobre. Sans réelle surprise, Tidjane Thiam, président du parti et unique prétendant à l’investiture, devrait être confirmé comme porte-étendard de l’ancienne formation d’Houphouët-Boigny. Derrière ce choix presque automatique se cache une stratégie de reconquête du pouvoir, après plus d’une décennie passée dans l’opposition.
Une investiture sans suspense mais non sans enjeu
Avec près de 6 000 militants appelés aux urnes à travers 45 sites en Côte d’Ivoire et six à l’étranger, la convention du PDCI ne laisse planer qu’une seule véritable inconnue : le taux de participation. Car si le Congrès extraordinaire de décembre 2023 et le dernier bureau politique ont déjà adoubé Tidjane Thiam, le parti espère un vote massif pour renforcer la légitimité de cette désignation. « Notre principal adversaire, c’est l’abstention », confie un cadre du parti. Dans les rangs du PDCI, certains redoutent que cette primaire à candidat unique ne prenne des allures de plébiscite sans véritable mobilisation populaire.
Tidjane Thiam, ancien ministre du Plan sous Henri Konan Bédié et ex-dirigeant de Credit Suisse, n’a pas mené de campagne active pour cette primaire. Actuellement hors du pays, il reste pourtant au centre de toutes les attentions. Depuis son élection à la tête du PDCI en décembre dernier, il fait face à des remises en question internes, notamment via une procédure judiciaire visant sa légitimité à la présidence du parti. Ces remous pourraient également avoir des conséquences sur sa candidature présidentielle, en remettant en cause son éligibilité.
L’ombre d’un retour au pouvoir pour le PDCI
En l’investissant sans rival, le PDCI entend capitaliser sur la notoriété et le profil technocratique de Tidjane Thiam pour incarner une alternance crédible face au RHDP d’Alassane Ouattara. Dans un contexte où la classe politique ivoirienne peine à se renouveler, le banquier international incarne une figure à la fois expérimentée et perçue comme externe au système politicien classique. Reste à savoir si cette stratégie séduira l’électorat, alors que le scrutin d’octobre 2025 s’annonce déjà tendu et stratégique pour l’avenir démocratique du pays.