Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam renonce à sa nationalité française pour l’Élection de 2025


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Pour valider sa candidature à la présidentielle en Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam renonce à sa nationalité française. Le président du PDCI se conforme ainsi à la Constitution ivoirienne qui exige des candidats qu’ils possèdent uniquement la nationalité du pays.

Tidjane Thiam, président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a officiellement entamé les démarches pour renoncer à sa nationalité française. L’ancien PDG du Crédit Suisse et candidat pressenti à la prochaine élection présidentielle ivoirienne a confirmé avoir déposé sa demande. Dans une vidéo diffusée sur PDCI TV, il a précisé que cette démarche, prévue de longue date, constituait une « formalité administrative » qui vise à se conformer aux exigences de la Constitution ivoirienne.

Une obligation constitutionnelle pour briguer la présidence

Sa décision intervient alors que le débat sur sa double nationalité agite l’opinion publique et les réseaux sociaux. L’article 55 de la Constitution ivoirienne impose à tout candidat à l’élection présidentielle de posséder uniquement la nationalité ivoirienne, sans aucun passeport étranger. Cette règle représentait un obstacle majeur pour l’ancien ministre du Plan et du Développement. Celui-ci détenait la double nationalité franco-ivoirienne depuis son adolescence.

En engageant cette procédure, Tidjane Thiam lève toute incertitude sur son éligibilité. Le PDCI, principal parti d’opposition, devait éviter que sa candidature soit invalidée pour non-conformité aux exigences constitutionnelles. Ce choix illustre sa volonté de respecter scrupuleusement les règles du jeu politique en Côte d’Ivoire.

Un paysage politique en pleine recomposition

La décision de Tidjane Thiam s’inscrit dans un contexte politique particulièrement dynamique à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025. Pour l’instant, il attend encore l’investiture officielle de son parti avant d’annoncer sa candidature. Il pourrait affronter Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce, qui a déjà exprimé son ambition pour la magistrature suprême.

D’autres figures politiques de premier plan se positionnent également. Laurent Gbagbo, ancien président (2000-2011), a reçu l’investiture du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), mais sa condamnation judiciaire l’empêche de se présenter. Son ex-épouse, Simone Ehivet Gbagbo, a également déclaré sa candidature. De son côté, Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre (2000-2003), représentera le Front Populaire Ivoirien (FPI).

Quant au président en exercice, Alassane Ouattara, il n’a pas encore annoncé s’il briguerait un quatrième mandat, bien qu’il ait exprimé en janvier son « désir de continuer à servir son pays ».

Une décision qui renforce sa légitimité politique

En renonçant à sa nationalité française, Tidjane Thiam envoie un signal fort aux électeurs et à ses adversaires politiques. Ce choix affirme son engagement total dans la vie politique ivoirienne. Il met en avant son attachement exclusif à la Côte d’Ivoire et désarme les critiques qui l’accusaient d’entretenir des liens privilégiés avec une puissance étrangère.

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