La Côte d’ivoire est toujours sous tension avec une tentative d’incursion d’hommes armés dans un camp militaire du Nord d’Abidjan. Cette attaque fait suite à une première qui avait eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche.
La violence sévit toujours en Côte d’Ivoire. Un an après le conflit qui avait suivi les élections présidentielles, les heurts continuent. Après l’attaque d’un commissariat qui a causé la mort de cinq personnes parmi les forces républicaines (FRCI), dimanche à Abidjan, c’est une attaque du camp d’Akouédo dans le Nord de la capitale ivoirienne qui a fait six victimes ce lundi. Les auteurs de l’assaut seraient lourdement armés mais non identifiés. Aucun lien n’a été établi entre les deux événements violents.
L’attaque de ce matin aurait débuté vers 3h30 et aurait duré jusque 6h. Les hommes en treillis auraient fait six victimes, selon l’AFP. A l’heure actuelle, le calme serait revenue. Cette attaque a eu lieu dans un contexte assez délicat, en Côte d’Ivoire, les armes sont facilement disponibles ce qui a pour effet de faciliter l’occurrence de tels événements.
L’ONU a déjà fait savoir sa préoccupation quant à la situation sécuritaire du pays. L’organisation a publié un rapport dimanche 15 juillet, déplorant la détérioration de la sécurité dans l’Ouest, à la frontière avec le Liberia. Les attaques contre les villages frontaliers ne sont pas rares. Celle du vendredi 8 juin, perpétrée dans le village de Sao, a marqué les esprits. Au moins une vingtaine de personnes a péri, dont sept Casques bleus nigériens. Face à la situation, l’ONU appelle les autorités à réformer le secteur de la sécurité pour désarmer les anciens combattants.
L’ONU préoccupée par l’impunité
Les Nations Unies attirent également l’attention des autorités ivoiriennes sur les tensions récurrentes entre forces de sécurité et populations, dénonçant l’impunité dans les rangs des FRCI. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a appelé le gouvernement à traduire en justice tous les auteurs de crimes qui ont eu lieu durant la crise post-électorale. « L’impunité sape tout effort visant à promouvoir une culture de respect des droits de l’homme », a-t-il dit. Il a insisté sur le fait que les autorités ivoiriennes devaient veiller à ce que tous les auteurs, « quel que soit leur statut ou leur appartenance politique », répondent de leurs actes.
Même son de cloche pour la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho). Selon elle, la majorité des personnes inculpées et arrêtées concerne « exclusivement » des proches de l’ex-président Laurent Gbagbo. Ce dernier est incarcéré à la Haye, aux Pays-Bas, par la Cour pénale internationale (CPI) qui l’accuse de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Plusieurs anciens responsables du régime Gbagbo sont détenus dans différents régions de la Côte d’Ivoire. Parmi eux, figurent Simone Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI). Pour la Lidho, « des crimes graves » ont été commis par les deux camps. Et tous les responsables doivent être traduits en justice sans considération d’obédience politique ni de niveau de responsabilité politique. Un premier pas indispensable pour la réconciliation nationale.
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