Le mouvement Générations et Peuples solidaires (GPS) de Guillaume Soro a tiré par deux fois la sonnette d’alarme, ce vendredi. Le mouvement alerte sur « l’enlèvement » de l’ancien Premier ministre par les autorités ivoiriennes.
Guillaume Soro serait-il en danger ? En tout cas, c’est ce que s’efforcent de dire, depuis ce matin, les responsables de son mouvement politique, Générations et Peuples solidaires (GPS). Dans la matinée, le responsable à la communication du mouvement, Moussa Touré, a publié un communiqué qui dit en substance : « Selon des informations concordantes, une escouade de policiers ivoiriens dirigée par la procureure générale près la Cour d’appel d’Abidjan, Mme Nayé Henriette épouse Sori, est actuellement en Turquie pour procéder à l’enlèvement et à l’extradition de M. Guillaume Kigbafori Soro (…) en collaboration avec les autorités turques. L’arrestation de M. Soro est prévue pour ce jour même, à 11h35 (heure de Turquie), à l’aéroport international d’Istanbul ».
Dans la soirée, Moussa Touré se fend d’un deuxième communiqué pour annoncer que son leader n’a plus donné signe de vie, depuis l’heure où son avion est censé avoir atterri à l’aéroport d’Istanbul. « Guillaume Soro, ancien Premier ministre, ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, et Président de Générations et Peuples Solidaires censé atterrir à l’aéroport international d’Istanbul aujourd’hui à 11h35 à partir du vol TK717 de Turkish Airlines dans lequel il a embarqué, n’a jusqu’à présent donné aucun signe de vie. Nous appelons officiellement les autorités turques et ivoiriennes à faire la lumière sur cette affaire grave. Une cellule de crise est mise en place par GPS pour suivre l’évolution de la situation », lit-on dans le communiqué.
La chute vertigineuse de Guillaume Soro
Chef de la rébellion contre le régime Gbagbo, au début des années 2000, Guillaume Soro était l’un des soutiens d’Alassane Ouattara dont il devient le premier chef de gouvernement, en 2011, avant d’accéder au poste de président de l’Assemblée nationale. Il resta à ce poste de mars 2012 jusqu’à sa démission, en février 2019. Ayant personnellement des ambitions présidentielles, Guillaume Soro n’a pas voulu rentrer dans les rangs du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), grand parti mis en place par Alassane Ouattara.
C’est le début de l’exil et des tribulations. Mandat d’arrêt international pour « tentative d’atteinte à l’autorité de l’État et à l’intégrité du territoire national ». Par la suite, il est accusé de « détournements de fonds et blanchiment de capitaux » et condamné à 20 ans de prison ferme. En juin 2021, nouvelle condamnation, cette fois-ci à la prison à vie dans l’affaire de la tentative de coup d’État, en décembre 2019. C’est donc un personnage activement recherché par le régime d’Abidjan qui est en exil depuis quatre ans. Reste à savoir ce qu’il est réellement advenu de lui, ce vendredi. Affaire à suivre !