Pour la première fois depuis la fin de la crise post-électorale de 2010-2011, le Front Populaire Ivoirien (FPI) a organisé un grand rassemblement politique qui s’est tenu ce dimanche à Yopougon, quartier d’Abidjan. Ce parti d’opposition effectue ainsi sa « rentrée politique ».
Un grand meeting du FPI, créé par l’ex-Président Laurent Gbagbo, est venu clore, ce dimanche, la huitième convention de ce parti d’opposition. C’était une grande première depuis la chute de leur leader. Les dirigeants du FPI ont appelé à la mobilisation de leurs militants et sympathisants à la place Ficgayo, à Yopougon, commune d’Abidjan et fief historique de ce parti.
Selon les mots du président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, monté à la tribune, le premier parti d’opposition est en phase de « restauration » après une période de « résistance » qui a fait suite à la crise post-électorale. L’ancien Premier ministre, libéré en août dernier, a défendu une fois de plus sa proposition des Etats généraux de la République. « Les Etats généraux de la République, ça veut dire qu’on sorte de la justice des vainqueurs, (…) Pour que la réconciliation soit effective, soit sincère, soit franche, sortons de la justice des vainqueurs. Libérons tous ceux qui sont en prison, parce qu’ils sont en prison au nom de la justice des vainqueurs », a-t-il proclamé.
La situation de Laurent Gbagbo, toujours emprisonné à La Haye, a été au cœur des débats pendant la convention de ce week-end et lors de ce meeting à Yopougon. Le FPI, en la personne de son président, a une nouvelle fois demandé sa libération. « Ils ont peur de le libérer parce qu’ils ont peur de nous (…) Ils ont peur de le libérer parce qu’ils ont peur de perdre la face. Voici les deux raisons pour lesquelles Laurent Gbagbo est encore à La Haye : la honte et la peur. Mais, c’est nous, encore une fois, qui devons les aider à lever la honte et la peur. La façon de les aider à lever la peur c’est de leur dire que nous sommes des hommes de paix, de dialogue et de négociation », explique Pascal Affi N’Guessan.
Après la rencontre du jeudi 6 février entre le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), Charles Konan Banny, et le président du FPI, une grande première depuis la libération de ce dernier, il semblerait que le parti d’opposition réintègre progressivement l’arène politique ivoirienne.