Je suis béninoise mais Ivoirienne d’adoption et ce je le resterai au demeurant toute ma vie, ivoirité ou pas. Les turbulences politiques que traversent aujourd’hui le pays ne laissent personne indifférent.
La Côte d’Ivoire a toujours été une nation cosmopolite. Pourquoi les choses changeraient aussi brutalement et ce sous le prétexte d’un nouveau concept ? Celui d’ivoirité ? Il est certain que les Ivoiriens sont chez eux et qui le demeureront. Le souligner relève même du pléonasme.
Les étrangers qui vivent en Côte d’Ivoire ont toujours vécu en bonne intelligence avec les Ivoiriens à l’exception de quelques crises majeures que l’on peut comprendre, pas excuser, au travers des soubresauts nationalistes caractéristiques des histoires des peuples.
Tout ceci pour dire que les Ivoiriens sont pour leur majorité au-dessus de ce genre de considération. L’assertion est vraie en tout cas pour ceux que je connais. Ces derniers, que j’ai toujours gentiment menacé d’un procès d’intentions si l’on m’expulsait de Côte d’Ivoire. Et eux de me répondre hilares, « Ah bon! Tu n’est pas ivoirienne, tu vois je ne savais même pas ».
C’est à ce titre que j’espère que les élections à venir se déroulent sous les meilleurs auspices. La Côte d’Ivoire doit demeurer un pays où il fait bon vivre comme le rappelait le président Félix Houphouët Boigny. Les Ivoiriens décideront de ce qui leur convient en faisant la part des choses. Que la paix et la stabilité politique reviennent et que l’on puisse aller « gazer » (faire la fête) tranquille ! Je rêve d’un 18 septembre 2000, lendemain des élections où accosté dans la rue avec un coutumier « on dit quoi ? », l’on répondrait « y a foy ! y a likefi ! » (« y’a pas de problèmes ». En dioula et baoulé, expression bilingue typiquement Abidjanaise). Abidjan, la perle des Lagunes aurait retrouvé son éclat d’antan et les investisseurs aux dents longues se presseraient aux portes de la cité lagunaire. Mais qu’est que je raconte ? Rêver ? En fait je l’ai vu comme je te vois là.