Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, a rappelé que le soutien de son parti à la candidature d’Alassane Ouattara pour la prochaine Présidentielle, entériné lors du congrès de samedi, est conditionné à une alternance politique pour l’élection en 2020.
Le dernier congrès du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) samedi dernier a avalisé « l’appel de Daoukro », lancé en septembre dernier par le président du parti Henri Konan Bédié, pour un soutien à la candidature d’Alassane Ouattara dès le premier tour. Le PDCI ne présentera pas de candidat pour la Présidentielle ivoirienne d’octobre prochain. Selon les termes du contrat rappelé par l’initiateur de cet appel, le parti du Président sortant, le Rassemblement des Républicains (RDR), soutiendra une candidature unique du PDCI à l’occasion du scrutin de 2020.
« Forcément alternance » ?
« Militants et militantes du PDCI-RDA, nous continuons notre combat pour la stabilité de la Côte d’Ivoire pour son union et sa cohésion. Toutefois, nous ne perdons pas de vue l’alternance politique de 2020 qui doit ramener le PDCI-RDA au pouvoir d’Etat. Sur ce fait, je fais confiance à la parole du Président Alassane Ouattara et à celle du RDR donnée à Daoukro », a déclaré Henri Konan Bédié, au cinquième congrès extraordinaire de son parti, rapporte Koaci.com.
De plus en plus de militants du PDCI indiquent douter du renvoi d’ascenseur du parti de Ouattara en 2020. Du côté du RDR, cette alternance annoncée n’est pas entendue de la même oreille. La déclaration du porte-parole du RDR, Joel N’Guessan, au début du mois de février dernier, n’est pas là pour les rassurer : « Le principe de l’alternance, pour eux qui savent lire entre les lignes, s’impose à partir du moment où le Président Alassane Ouattara n’est plus candidat à partir de 2020. Donc, il y aura forcément alternance, et elle se fera nécessairement au sein d’un parti unifié. Nous n’avons pas beaucoup de problèmes sur cette question », rapporte L’Inter.
98,84 % des voix
Le soutien à la candidature de Ouattara a été adopté avec un large score de plus de 98%, certainement favorisé par le mode de scrutin à main levé utilisé pour avaliser « l’appel de Daoukro ».
Le PDCI n’apprécie guère les contestations internes sur la ligne à suivre. « Vous avez été nombreux à accorder votre soutien à l’appel de Daoukro devenu désormais un appel historique. Sur 3787 votants seulement six personnes ont répondu négativement. Ce qui donne 98,84%. C’est un plébiscite incontestable. Je vous remercie de la confiance que vous me renouvelez. Et j’en suis fier ».
Ce plébiscite incontestable n’est peut-être que de façade. A l’image des quatre frondeurs du PDCI qui ont déjà annoncé leur candidature pour la prochaine Présidentielle, notamment l’ancien Premier ministre, Charles Konan Banny, l’ex-ministre des Affaires étrangères Essy Amara, le député Bertin Konan Kouadio et l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale, Jérôme Kablan Brou, beaucoup sont ceux du PDCI qui ne comprennent pas les raisons de cet accord.