Le président ivoirien Alassane Ouattara a affirmé mardi à l’AFP qu’il va briguer un second mandat à la présidentielle de 2015, arguant qu’en un mandat il n’aura pas le temps de réaliser tous ces projets pour le pays.
Alassane Ouattara va bien se représenter à l’élection présidentielle de 2015. Le président ivoirien l’a affirmé mardi à l’AFP, arguant qu’en quatre ans de présidence il n’aura pas le temps de mener toutes ses ambitions pour le pays. «En quatre ans, compte tenu de la détérioration de notre pays, je ne serai pas en mesure d’atteindre les objectifs et les résultats que je me suis fixé (. . . ). Je vais solliciter un deuxième mandat pour 2015», a déclaré le chef d’Etat ivoirien.
Alors que « le pays est au travail, (. . . ) nous avons des investisseurs qui voient que la confiance est revenue, qu’il y a une stabilité», a ajouté le chef d’Etat. Selon lui, « C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles j’ai déjà indiqué que je souhaiterais rester un deuxième mandat, pour que les investisseurs aient une période devant un investissement ».
Vers un second mandat à 71 ans
Pas plus tard que début juin dernier, depuis Yokohama, au Japon, où il participait à une conférence sur le développement de l’Afrique, Alassane Ouattara avait déjà levé le voile sur ses intentions pour la présidentielle ivoirienne de 2015. Dans un entretien accordé lundi 3 juin à l’AFP, le président ivoirien a en effet affirmé qu’il sera « très vraisemblablement » candidat à sa propre succession en 2015. « J’ai trouvé un pays complètement en ruine, effondré, qui avait et a besoin d’être reconstruit, avait déclaré le président ivoirien. J’ai indiqué clairement que je ne suis pas sûr de pouvoir finir ce travail dans le temps qui me reste et que vraisemblablement je briguerai un second mandat. Je considère que c’est très vraisemblable que je sois candidat ». Son âge, 71 ans, ne semble pas être un obstacle dans sa décision finale, ni son état de santé qui s’est gravement détérioré ces dernières années : « je suis en bonne santé, et je fais de l’exercice tous les matins ! ».
Les plaies de la crise post-électorale toujours saillantes
Arrivé au pouvoir en mai 2011, au terme d’une crise post-électorale qui a fait plus de 3000 morts, Alassane Ouattara avait déjà affirmé à Jeune Afrique, en avril dernier, qu’il était possible qu’il se représente à la présidentielle de 2015. « Quand on décide de s’engager en politique, c’est parce qu’on a des objectifs. Le mien était d’être président pour apporter ma contribution au redressement de mon pays. (…) Et a priori je ne pense pas qu’il soit possible de redresser la Côte d’Ivoire comme je le voudrais dans les trois ans à venir », avait-il déclaré.
Même si les investisseurs sont nombreux à être revenus dans le pays, la Côte d’Ivoire est loin d’être tirée d’affaire. Les plaies des violences post-électorales suite au refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara sont toujours saillantes. La réconciliation nationale mise en marche par le régime Ouattara n’a toujours pas porté ses fruits. D’autant que les partisans de l’ancien président ivoirien, incarcéré à la Haye depuis novembre 2011, dénoncent le fait qu’ils soient les seuls à être mis sous les bancs des accusés. Alors que les pro-Ouattara soupçonnés de crimes ne sont visiblement pas inquiétés par la justice.