Suite au retrait du FPI de la Commission électorale indépendante, le chef de l’Etat ivoirien a menacé de faire organiser l’élection présidentielle de 2015 par le ministère de l’Intérieur.
Le Président Alassane Ouattara a menacé, lundi soir, de charger le ministère de l’Intérieur de s’occuper d’organiser l’élection présidentielle d’octobre 2015. La raison ? Un désaccord entre le parti au pouvoir et le Front populaire ivoire (FPI, parti fondé par Laurent Gbagbo) sur la constitution du bureau de la Commission électorale indépendante (CEI). L’ex-parti au pouvoir dénonce la reconduction à sa tête de Youssouf Bakayoko, issu des rangs du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et membre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir). Suite à ce désaccord, le FPI a voté samedi son retrait de la CEI à 138 voix contre 119. Une décision lourde de conséquences avec l’élection présidentielle qui approche à grand pas.
Inflexible, le chef de l’Etat ivoirien a indiqué, ce lundi, qu’il entendait maintenir Bakayoko à la tête de la CEI : « J’en appelle à mes frères du FPI qu’ils comprennent que Youssouf Bakayoko est là pour conduire ce processus. Il ne changera pas, nous n’allons pas le changer. Je leur demande de revenir à beaucoup plus de raison, de laisser calmer leurs émotions pour revenir à la Commission électorale indépendante parce que je ne souhaite pas pour ma part que la Commission travaille sans une partie de l’opinion, même si elle est infime », a insisté Alassane Ouattara.
« La Côte d’Ivoire est maintenant une démocratie »
Le Président Ouattara a « indiqué au Président Hollande que la Côte d’Ivoire est maintenant une démocratie (…) Dans une démocratie, il n’existe pas de Commission électorale. Je n’ai plus besoin de Commission électorale. La Commission électorale est créée dans les pays en crise, les pays où il est nécessaire de mettre tout le monde ensemble pour palabrer », a expliqué M. Ouattara.
Son annonce retentit comme un avertissement. Il menace ainsi de laisser de côté la CEI et de charger le « ministre de l’intérieur d’organiser les élections ». Il a prévenu les « gens » de ne pas prendre son avertissement comme une « blague », et a assuré qu’il « n’y aura pas de volonté de tricher de notre part », se disant « outré d’entendre certains propos ». « Dans beaucoup de pays, il y a certains qui sont inculpés pour moins que certains ont fait ici. Moi, j’ai mis la plupart de ces personnes en liberté provisoire, et cette liberté n’est que provisoire », a dit le Chef de l’Etat ivoirien.
La nouvelle CEI est composée de 17 membres dont un représentant du président de la République, quatre de l’administration, quatre de la société civile, quatre des partis politiques au pouvoir et quatre de l’opposition.