Côte d’Ivoire : nouvelles violences meurtrières à Abobo


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De nouveaux incidents entre forces de sécurité fidèles à Laurent Gbagbo et des habitants ont éclaté, lundi soir à Abobo, le fief d’Alassane Ouattara à Abidjan, où la vie a repris son cours ce mardi. Au moins six personnes auraient été tuées. Pour des habitants du quartier, c’est la provocation policière qui est à l’origine de cet incident meurtrier. Un journal proche du camp Gbagbo évoque la présence de « rebelles » armés qui auraient tiré les premiers sur les forces de sécurité.

Abobo renoue avec les accrochages meurtriers. Lundi après-midi, de violents affrontements entre les forces de police fidèles à Laurent Gbagbo et des habitants auraient fait jusqu’à six morts dans ce quartier populaire de la capitale ivoirienne réputé favorable à Alassane Ouattara, l’un des deux présidents proclamés du pays. Les témoignages divergent quant à l’élément déclencheur de ce nouvel accrochage meurtrier. Selon des témoins interrogés par l’AFP, les incidents ont commencé lorsque des habitants de ce quartier soumis à un couvre-feu depuis le 12 janvier sont sortis dans la rue pour manifester leur ras-le-bol vis-à-vis des « exactions » policières. La rencontre entre ce groupe et des policiers devant un commissariat du quartier a donné lieu à une vive altercation qui a rapidement dégénéré. C’est dans ce contexte que les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont ouvert le feu. Deux personnes auraient été tuées. Les manifestants ont ensuite saccagé deux commissariats du quartier.

D’autres témoins, lit-on dans L’Express, ont rapporté que ce sont des gendarmes circulant à bord d’un véhicule qui ont les premiers ouvert le feu sur la foule. Ils auraient alors tués sur le coup deux personnes et blessé grièvement une troisième, qui a succombé plus tard à ses blessures. Suite à cette bavure, des jeunes du quartier auraient tenté d’incendier le poste de police suscitant une riposte de la police. Un accrochage qui se serait soldé par trois nouvelles victimes.

Les pro-Gbagbo accusent les  » rebelles » pro-Ouattara

A l’opposé de ces deux premières versions, un article du journal Notre voix, réputé proche de Laurent Gbagbo, indique que ce sont des rebelles qui sont à l’origine de l’incident de lundi soir à Abobo. Des éléments de la garde présidentielle seraient descendus sur renseignement dans le quartier pour démanteler une cache d’armes détenus par des « rebelles » pro-Ouattara. Ils auraient alors essuyé des tirs nourris à l’arme lourde avant de riposter, faisant deux morts. C’est après cet incident que des militants pro-Ouattara auraient pris pour cible des postes de police et des véhicules. Un journaliste de l’AFP a remarqué un bus calciné à proximité de la mairie d’Abobo. Des témoins interrogés par l’agence de presse ont également fait état de « tirs nourris » dans le quartier.
Début janvier, des accrochages entre forces de police et habitants de ce quartier avaient déjà fait 10 morts, dont sept policiers. Plusieurs témoins avaient fait état de violents échanges de tirs entre les forces de polices et des personnes non-identifiées.

Selon l’Onu, quelques 271 personnes sont mortes dans les violences postélectorales en Côte d’Ivoire, depuis mi-décembre. Une mission d’experts envoyés par les cinq chefs d’Etats africains qui doivent relancer le dialogue entre les parties impliquées dans la crise ivoirienne séjourne à Abidjan depuis lundi. Ils doivent préparer le terrain aux présidents mandatés par l’Union africaine pour rechercher une issue pacifique à la crise qui secoue la côte d’Ivoire depuis la présidentielle du 28 novembre 2010.

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