Notre Voie est le seul journal proche de l’ancien chef d’Etat à être de nouveau diffusé. Son siège est toujours occupé par l’armée du nouveau président. Reporter sans frontière a indiqué que Sylvain Gagnetaud un journaliste de radio proche de Laurent Gbagbo a été assassiné début mai. Les responsables des médias privés en appelle au président Ouattara pour garantir la sécurité des journalistes.
Deux jours après l’investiture samedi à Yamoussoukro d’Alassane Ouattara à la tête de l’Etat ivoirien, Notre Voie, un journal proche du Front Populaire Ivoirien (FPI) du président sortant Laurent Gbagbo a réapparu dans les kiosques. « C’est Ouattara qui est un chef de guerre », peut-on lire à la une de ce numéro de Notre voie, qui visiblement n’a pas changé de ton en dépit de la tournure prise par les événements. Au plus fort de la crise post-électorale ivoirienne, le siège de Notre Voie avait été attaqué et pillé, provoquant une suspension de sa parution. Sur les ondes de la radio onusienne d’Abidjan, son directeur de publication, César Etou, a indiqué que le siège de son journal était toujours occupé par les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) d’Alassane Ouattara, et que « nous faisons avec les moyens de bord en attendant qu’il soit libéré ». Les autres publications favorables à l’ancien chef d’Etat (Le Nouveau Courrier, Le Temps, Le Soleil d’Abidjan, Le Quotidien) n’ont pas toujours repris leur parution.
Ambiance délétère
Au moment où Notre Voie ressort en kiosque, l’organisation de défense des journalistes, Reporter sans frontières (RSF), signale que Sylvain Gagnetaud, un journaliste de Radio Yopougon réputé favorable à Laurent Gbagbo, a été tué début début mai. Dans un communiqué de presse diffusé mardi, RSF accuse les hommes du président Ouattara d’avoir perpétré cet assassinat. « Selon des sources convergentes il ( Sylvain Gagnetaud) aurait été arrêté lors d’une opération de ratissage des forces pro-Ouattara aux environs du 8 mai et exécuté peu après, en compagnie de jeunes suspectés d’être des miliciens pro-Gbagbo », écrit l’organisation. RSF a dénoncé cet assassinat et a ,déploré le fait que « les règlements de comptes » se « poursuivent en Côte d’Ivoire » en dépit de la fin officielle du conflit post-électoral.
De son côté, le président du Groupement des éditeurs de la presse privée en Côte d’Ivoire (GEPCI), Denis Kah Zion, a demandé à Alassane Ouattara et aux instances de régulation des médias de garantir la liberté de la presse dans le pays.