Les Ivoiriens, à près d’une décennie d’intervalle, fêteront ce Noël 2010 sur fond de crise politique. Depuis le second tour de la présidentielle du 28 novembre dernier, la Côte d’Ivoire a deux présidents.
L’un, Alassane Ouattara, a été déclaré vainqueur par la Commission électorale indépendante et est reconnu par la communauté internationale. L’autre, Laurent Gbagbo, proclamé président par le Conseil constitutionnel, est invité à quitter le pouvoir par l’ensemble de la communauté internationale. La question ivoirienne est au cœur du sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest qui se tient ce vendredi à Abuja, au Nigeria. Le pays assure la présidence en exercice de l’organisation sous-régionale.
Le 24 décembre 1999, le général Robert Gueï, limogé en 1995 par le Président Henri-Konan Bédie, annonce que ce dernier est renversé. Le militaire, né 1941 à Kabacouma (département de Biankouma) dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, annonce qu’il est venu «balayer» la maison Côte d’Ivoire avant de la rendre au civils.
Surnommé, entre autres, « Robert Noël » ou le « Père Noël », le général organisera des élections en octobre 2000 ou Laurent Gbagbo, leader du Front populaire ivoirien (FPI), est le seul adversaire toléré.
Le général Gueï tente alors de rester au pouvoir en mettant fin aux opérations de dépouillement de la commission électorale. A l’appel de Laurent Gbagbo, les Ivoiriens sortent massivement dans la rue pour restaurer la démocratie et porter au pouvoir le socialiste.
Robert Guei, qui trouvera la mort durant les évènements, est tenu responsable du coup d’Etat du 19 septembre 2002 par le président Laurent Gbagbo en déplacement au Vatican. Quelques jours plus tard, le Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), connu aujourd’hui sous les nom Forces Nouvelles plus tard, revendique la paternité du putsch militaire.