En Côte d’Ivoire, le premier journal, le quotidien d’Etat Fraternité Matin, compte licencier près de la moitié de ses effectifs. Et pourquoi ?
La Société nouvelle de presse et d’édition de Côte d’Ivoire (SNPECI), propriété de l’Etat ivoirien par ailleurs éditrice du journal, est en passe de licencier 123 employés. Ce nombre s’ajoute aux 32 départs volontaires. Ce qui porte le nombre de départs à 155 sur un effectif total de 339 agents. Ce plan social massif doit prendre effet le 18 décembre 2018. Parmi les licenciés, figurent onze journalistes, soit le quart de la rédaction.
Si la SNPECI invoque une situation financière très dégradée pour justifier ce plan social, soulignant que « la société a enregistré des pertes cumulées de 2,3 milliards de FCFA sur la période 2012-2017, portant ainsi les déficits cumulés de l’entreprise à 10 milliards de FCFA à fin 2016 », Théodore Sinzé, journaliste au Desk politique, par ailleurs secrétaire général adjoint du Syndicat des agents de Fraternité Matin, lui-même sur la liste des licenciés parle de « règlement de comptes » et se dit convaincu que « ce plan social ne va rien redresser du tout (…). Le fond du problème c’est que nous avons dénoncé la gestion de Venance Konan (…). On va contester ce plan devant la justice ».
Un bras de fer qui s’annonce entre l’Etat et les agents de Fraternité Matin qui espèrent que le chef de l’Etat, Alassane Ouattara interviendra personnellement pour éviter ces licenciements massifs.