Les premières audiences publiques de bourreaux et de victimes de la crise politique ivoirienne entre 2000 à 2011 ont débuté ce lundi à Abidjan.
La Côte d’Ivoire n’a pas oublié la crise qui l’a ensanglantée entre 2000 et 2011. Les séquelles sont toujours de mise. Les premières audiences publiques des bourreaux et de victimes de cette crise politique qu’a miné le pays ont débuté ce lundi à Abidjan, dont les résultats s’annoncent plus qu’incertains trois ans après la fin des violences.
C’est la Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR), qui les organise selon le modèle dit de la « justice transitionnelle » née dans l’Afrique du Sud post-apartheid. Cette dernière est la cible de nombreuses critiques depuis sa mise au point, ses détracteurs dénonçant son manque d’efficacité.
Mais ces auditions « n’ont pas vocation à condamner ou à absoudre, mais promouvoir une société qui refuse la violence, l’esprit de vengeance et l’impunité », a déclaré Charles Konan Banny, le président de la CDVR.
La Côte d’Ivoire tente se se reconstruire après notamment la crise politique fin 2010, qui a fait plus de 3 000 morts. Crise qui a mis fin au régime de Laurent Gbagbo, et a éclaté après le refus de ce dernier de céder le pouvoir à Alassane Ouattara. Le pays qui veut redresser son économie panse toujours ses plaies. Les partisans de Laurent Gbagbo, emprisonné à la Haye, dénonce toujours une justice des vainqueurs qui met uniquement les pro-Gbagbo sur le banc des accusés alors que les pro-Ouattara doivent aussi être mis sur le banc des accusés.