Côte d’Ivoire : les principaux acteurs politiques réunis pour le dialogue


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Patrick Achi
Patrick Achi

Le dialogue politique initié par le gouvernement ivoirien, il y a quelques semaines, et suspendu par la suite, a repris ce jeudi, avec l’annonce de la participation des principaux partis de l’opposition.

Les principaux partis politiques d’opposition en Côte d’Ivoire n’ont finalement pas décliné l’invitation au dialogue politique qui reprend ce jeudi 20 janvier, sous la houlette du Premier ministre, Patrick Achi. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI) ou encore le Front populaire ivoirien (FPI) sont bien attendus aux côtés du parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), pour animer le dialogue politique voulu par le Président Alassane Ouattara.

Il y a quelques jours encore, la suspicion était grande du côté des partis d’opposition depuis que le procureur Richard Adou, à l’occasion d’une sortie médiatique, le 26 décembre, a publié les conclusions d’une enquête sur les violences électorales enregistrées dans le pays en 2020. Selon ces conclusions, des ténors de l’opposition sont épinglés pour la caution morale qu’ils auraient apportée aux auteurs des actes de violence. Parmi les personnes citées figurent Henri Konan Bédié, Pascal Affi N’Guessan et Simone Gbagbo. L’opposition a tôt fait de dénoncer le moment choisi par le magistrat pour effectuer sa sortie médiatique – 10 jours après la reprise du dialogue politique – . Elle a relevé une « coïncidence troublante » et une manœuvre du pouvoir pour affaiblir ses leaders. Le PDCI et le PPA-CI ont alors émis des réserves sur « la sincérité du dialogue politique initié par le gouvernement ».

Mais, toutes ces formations politiques sont attendues aujourd’hui autour de la table de discussion. Même les responsables politiques comme Simone Gbagbo, leader du Mouvement pour les générations capables (MGC), qui n’a pas été conviée aux assises, veut y prendre part. L’ancienne Première dame a souhaité que « toutes les forces vives de la Nation » prennent part aux discussions. Elle appelle d’ailleurs tous les partis politiques et organisations de la société civile non invités au dialogue à se réunir au sein d’une plateforme unique.

Six partis politiques ont déjà répondu favorablement à l’appel. Simone Gbagbo n’a pas non plus caché ses attentes du dialogue politique. Libération des détenus politiques, retour des exilés, adoption d’une nouvelle Constitution et refonte de la Commission électorale indépendante (CEI), voilà les principaux sujets qui préoccupent l’ancienne première dame. Reste à savoir si ces points sont inscrits dans les termes de références apprêtés par le gouvernement et prévus pour être examinés aujourd’hui.

A lire : Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo acquittée de crimes contre l’humanité

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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