Le Commandant de la Force de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et le Commandant de la Force Licorne ont rencontré lundi matin à Abidjan les représentants des Forces de défense et de sécurité du pays (FDS-CI) et des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN). A l’ordre du jour : le financement de l’encasernement des ex-rebelles du FAFN. Près de cinq cents hommes seraient prêts à rejoindre les unités de l’armée régulière. Ce qui donnerait un nouveau souffle au processus électoral.
Autour de la table lundi matin à Abidjan, à huit clos, les deux commandants des forces impartiales, le général Abdul Hafiz, de la Force de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), le général Jean-Pierre Palasset, de la Force française Licorne, ainsi que leurs homologues ivoiriens, le général Philippe Mangou, des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI) et le général Soumaila Bakayoko, des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN). « Nous avons discuté des points devant être retenus à l’ordre du jour lors de la prochaine réunion entre autres, la présentation par les Forces nouvelles du budget nécessaire à l’encasernement », a déclaré le général Mangou.
Cette réunion, celle du Centre de commandement intégré (CCI) qui est chargé d’unifier les deux armées (forces loyalistes et ex-rébellion) doit se tenir vendredi à Yamoussoukro. Les deux groupes qui sont représentés au sein du CCI, seront cette fois-ci en tête à tête pour régler les difficultés rencontrées par la réintégration des ex-rebelles dans l’armée régulière. D’où la rencontre préparatoire initiée par les responsables des forces internationales. « Si nous nous sommes réunis tous les quatre à huit clos, c’est pour parler franchement de tous les problèmes que nous avons ensemble. Cela dans le but d’être pragmatiques et concrets, c’est-à-dire de nous fixer des actions à mener pas à pas et de les réaliser » a déclaré le général Palasset, Commandant de la Licorne.
Entamé le 15 juin l’encasernement de ex-rebelles des FN a tardé à se mettre en place faute de moyens financiers suffisants. Toutefois, le patron des FAFN se veut optimiste« C’est en bonne voie, les modalités pratiques sont en train d’être envisagées pour que nous ayons ce budget » a indiqué le général Soumaila Bakayoko. « Les effectifs prêts à être encasernés sont d’environ 497 éléments pris sur les trois ex-zones de Bouna, Korhogo et Boundiali » a-t-il ajouté, précisant que les ex-rebelles continuaient de suivre « la deuxième série de visites médicales ».
Ce retour dans les casernes des troupes des FN pourrait influer positivement sur l’organisation de l’élection présidentielle sans cesse reportée depuis cinq ans. Pour l’ex-rébellion (FN) , l’accord de réunification du pays signé à Ouagadougou en mars 2007 par le chef d’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo et par Guillaume Soro, le leader de l’ex-rébellion, ne faisait pas du désarmement de celle-ci une condition à la tenue de l’élection présidentielle. Il l’envisageait seulement dans les trente jours suivants le scrutin. Cependant, le président Laurent Gbagbo a récemment fait du désarmement et de la démobilisation des anciens rebelles une condition sine qua non de la ténue de l’élection présidentielle. Ce qu’ont réfuté les représentants des Forces nouvelles.
En se penchant donc sur le problème, les forces internationales de paix en Côte d’Ivoire pourraient donner un coup d’accélérateur au processus électoral actuellement à l’arrêt.