Les premiers résultats des élections législatives ivoiriennes révèlent une faible participation. Dans le Nord, la plupart des bureaux de vote sont restés fermés en raison de l’opposition des partisans d’Alassane Ouattara, favorables au boycott. Le président Gbagbo a décliné les dernières propositions du Comité de médiation pour un report des élections. En France, M Ouattara nie la légitimité des scrutins et appelle le président à négocier avec lui.
Les premiers résultats des législatives en Côte d’Ivoire sont tombés à OH30 GMT lundi, alors qu’au Nord, une situation quasi insurrectionnelle empêchait la tenue de la majorité des scrutins. Sur les 30 premiers sièges, l’ex parti unique, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) en raflerait 15 au parlement monocaméral, le FPI, parti du président Laurent Gbagbo, en obtiendrait pour l’instant 11. Quatre indépendants auraient également été élus.
Dans les sept départements du Nord classés » à risque « , en raison d’un boycott massif des urnes décidé par le RDR d’Alassane Ouattara, seulement trois circonscriptions sur 32 ont accueilli des électeurs, selon le ministère de l’Intérieur. Les partisans du RDR avaient juré de s’opposer à la tenue des scrutins.
Moins de 10% à Korhogo
Dans la » capitale » septentrionale, Korhogo-commune, la participation a été la plus faible enregistrée pour le moment avec un 4 977 votants sut 59 921 inscrits. Le taux de participation serait également très faible à Bondoukou (nord-est), avec un taux de participation de 18%. Dans le Sud également, les circonscriptions de Cocody (quartier chic d’Abidjan) et Agboville (Nord de la capitale économique) enregistreraient des taux d’abstention respectifs de 64 et 68%.
Dans un entretien publié lundi 11 novembre au quotidien français, La Croix, le leader du RDR, Alassane Ouattara, en France depuis le 22 novembre, a estimé que les élections en cours n’étaient » pas valables « . Il a appelé le président de la République à négocier » pour sauver l’intégrité de la Côte d’Ivoire et préserver l’unité des Ivoiriens « .
L’état d’urgence règne encore sur le pays. La proposition du Comité de médiation de repousser les élections d’une semaine et geler la circonscription de M. Ouattara a été repoussée, ce week-end, par le gouvernement. Une position extrêmement ferme, alors que les partenaires étrangers et notamment la France, font pression sur l’actuel pouvoir afin qu’il accepte une solution concertée.