Le gouvernement ivoirien a appelé, ce mardi, l’opposition à revenir à la table des négociations. L’opposition réclame des « actes et des signaux forts » que le gouvernement déclare avoir déjà effectué. Le statu quo semble ainsi prévaloir entre les deux protagonistes.
« On ne peut pas régler les problèmes à distance », a déclaré le ministre d’Etat auprès du président de la République, chargé du dialogue politique, Jeannot Kouadio Ahoussou, ce mardi, à l’issue d’une rencontre avec des partis d’oppositions ivoiriens minoritaires. Le Front populaire ivoirien (FPI), parti d’opposition, réclame des « actes et des signaux forts ».
Un dialogue de sourd
« Nous disons que le gouvernement a posé des actes forts. La libération de Pascal Affi N’guessan (Président du FPI) est un acte fort du gouvernement. (…) La démocratie a repris vie dans notre pays. Pascal Affi Nguessan parcourt le pays pour animer des meetings », réplique Jeannot Kouadio Ahoussou, selon l’agence APA. « Leur place est autour de la table du dialogue », a encore indiqué le ministre auprès du président de la République, chargé du dialogue politique.
Le président du FPI, Pascal Affi N’guessan, s’exprimant, ce mardi, à la radio au sujet de l’opération des Nations-Unies en Côte d’Ivoire n’a pas fermé la porte à un dialogue. « On est désireux de travailler dans la décrispation de l’environnement sociopolitique, et il faut des actes et des signaux forts. C’est ce que nous attendons aujourd’hui », a-t-il déclaré. Un dialogue de sourds semble reprendre entre les deux protagonistes, les principaux points de blocage n’ont ainsi pas été évoqués, d’éventuelles concessions de part et d’autres ne sont pas encore à l’ordre du jour.
« On ne peut pas régler le problème à distance »
« On ne peut pas régler le problème à distance. Il faudrait qu’on se rencontre pour pouvoir discuter et échanger vivement. Alors, nous les invitons à la table du dialogue. En ce qui concerne le président de la République, le Président Alassane Ouattara nous a instruit de dialoguer obstinément nuit et jour pour la paix et de continuer à tendre la main », martèle Jeannot Kouadio Ahoussou, dans une volonté auto-réalisatrice.
Ces dernières semaines, la tension était montée d’un cran entre le gouvernement et le FPI, créé par l’ex-Président Laurent Gbagbo. Le début du recensement général de la population avait été critiqué par le principal parti d’opposition, accusé de vouloir naturaliser des étrangers pour en faire du « bétail électoral » pour le président de la République, Alassane Ouattara. Le transfert de Charles Blé Goudé, l’ancien leader des Jeunes Patriotes proche de Laurent Gbagbo, à la Cour pénale internationale (CPI) avait été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour le FPI.