Le général Brunot Dogbo Blé, l’ex chef de la garde républicaine ivoirienne, sous le régime de Laurent Gbagbo, risque la prison à perpétuité. Son procès, pour génocide, assassinat, enlèvement et atteinte à la sûreté de l’Etat pendant la période de crise post-électorale, s’ouvre ce mardi 2 octobre à Abidjan.
A défaut de répondre de ses crimes devant la Cour pénale internationale (CPI), le général Brunot Dogbo Blé sera jugé par la justice militaire ivoirienne. Le procès de l’ex chef de la garde républicaine ivoirienne, sous le régime de l’ancien président Laurent Gbagbo, s’ouvre ce mardi 2 octobre à Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire. Il est accusé de génocide, d’assassinat, d’enlèvement et d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Pour ces crimes, il risque la peine de prison à perpétuité.
La justice ivoirienne reproche notamment à Brunot Dogbo Blé d’avoir assassiné des soldats qualifiés de pro-Alassane Ouattara, entre autres le meurtre du colonel-major Dosso en mars 2011. L’ancien patron de la garde républicaine ivoirienne serait en outre impliqué dans d’autres assassinats : « Selon une source judiciaire, deux des militaires qui se trouveront aujourd’hui dans le box ont reconnu l’enlèvement à la sortie de l’hôtel du Golf puis l’assassinat de l’ex-pilote de Félix Houphouët-Boigny et désigné le général Dogbo Blé comme le commanditaire », indique RFI.
Les pro-Gbagbo face à la justice
Dès son arrivée au pouvoir, en mai 2011, le président Ouattara a promis que tous les responsables de crimes seront traduits devant la justice. La justice ivoirienne, en coopération avec la police, s’est donc mise à poursuivre les anciens dignitaires et proches de l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Ainsi, ces derniers ont-ils fait l’objet de plusieurs arrestations. Parmi eux, certains dorment aujourd’hui en prison.
Le lundi 24 septembre, Michel Gbagbo, le fils de Laurent Gbagbo, a vécu son 532e jour de détention. Il est toujours détenu à Bouna, dans le Nord-Est de la Côte d’Ivoire, soit presque deux ans d’enfermement loin de sa femme, de ses enfants et de sa mère. Son avocat, Me Habiba Toure, fustige une détention arbitraire. Selon elle, « aucun calendrier judiciaire n’a été fixé par la justice ivoirienne, qui est malheureusement soumise au pouvoir politique », confie-t-elle à Afrik.com.
Le commandant Anselme Séka Yapo, l’ex-garde du corps de Simone Gbagbo, a quant à lui été inculpé jeudi 13 septembre par le parquet d’Abidjan pour des crimes commis durant les violences post-électorales. Mercredi 12 septembre, le Conseil national de la presse a suspendu six journaux partisans de l’ancien président ivoirien pour avoir diffusé des photos de Laurent Gbagbo et de ses proches incarcérés.
Les arrestations des responsables du régime de l’ex chef de l’Etat ivoirien ont débuté ces derniers mois. Laurent Akoun, secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), parti de Laurent Gbagbo, a été interpellé dimanche 26 août par les autorités ivoiriennes près d’Abidjan. Le porte-parole de l’ex-président Justin Koné Katina a, pour sa part, été arrêté samedi 25 août au Ghana et placé en garde à vue.
Brunot Dogbo Blé devra répondre ce mardi à une partie seulement de crimes de guerre perpétrés entre novembre 2010 et avril 2011. L’ex chef de la garde républicaine ivoirienne est, par ailleurs, accusé dans plusieurs affaires de disparition. Pour rappel, les pro-Gbagbo contestent le rapport d’enquête sur les violences post-électorales, publié le mercredi 8 août, les tenant pour responsables de la mort de 1 452 personnes contre 727 pour les pro-Ouattara.
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