Le Conseil national de la presse (CNP), en Côte d’Ivoire, tente d’assainir le secteur du journalisme. Ainsi, l’organe de régulation vient d’effectuer un véritable coup de balai dans le paysage médiatique ivoirien. Le CNP a en effet suspendu une trentaine de journaux. Cela pour non-conformité avec le régime juridique de la presse en vigueur dans le pays.
C’est le 23 octobre 2012, que le Conseil national de la presse (CNP), dirigé par Raphaël Lakpé, un ancien journaliste, a entamé une mission de contrôle et d’évaluation de 60 entreprises de presse éditant 70 journaux. Cette mission, selon M. Lakpé, avait pour but de sonder la santé économique de ces sociétés et la conformité de leurs rédactions avec la loi portant sur le régime juridique de la presse.
« L’activité de régulation économique des entreprises de presse par la CNP, vise notamment, à assainir le marché de la presse pour instaurer un climat de concurrence loyale, à valoriser la fonction de journaliste professionnel et de professionnel de la Communication, à encourager le management rigoureux des ressources humaines, à encourager le civisme fiscal et à inciter les entreprises du secteur à remplir leurs obligations sociales », soutient M. Lakpé dans les colonnes du journal Le Patriote.
Au terme de cette mission, le CNP a livré ses conclusions. Et elles ne sont guère reluisantes pour les structures de la presse en Cote
d’Ivoire. Ainsi, ce sont seulement 9 entreprises sur 86 qui remplissent toutes les conditions. 43 structures ont été mises en demeure et 34 entreprises suspendues. « Environ 50% des rédacteurs en chef, rédacteurs en chef adjoints, secrétaires généraux de rédaction n’étaient pas détenteurs de la carte d’identité de journalistes professionnels et de professionnels de la communication », fait savoir Raphaël Lakpé.
Parmi les journaux suspendus, on note le quotidien L’Intelligent d’ Abidjan. Son directeur de publication Alafé Wakili se dit par ailleurs surpris par cette décision du CNP. « Sur 10 critères, nous en avons respecté 7. Nous avons produit entre autres, des bulletins de salaires avec le logo de l’entreprise. Ces formulaires de bulletins de salaires ont été refusés et jugés non conformes », affirme M. Wakili dans une lettre ouverte parue mardi dans la presse d’Abidjan, la capitale ivoirienne.
Pour le patron du CNP, les journaux édités par les entreprises mises en demeure ont encore 15 jours pour se mettre en règle, sous peine de rejoindre le groupe des suspendus.