Côte d’Ivoire : Laurent et Simone Gbagbo formellement inculpés


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Le statut judiciaire de l’ancien chef de l’Etat de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, et de son épouse, Simone, s’éclaircit. Ils ont été inculpés pour « crimes économiques », a annoncé jeudi le procureur d’Abidjan, Simplice Kouadio Koffi. Assignés à résidence dans le nord du pays depuis leur arrestation le 11 avril, Laurent Gbagbo et son épouse étaient des prisonniers sans inculpation formelle.

Laurent Gbagbo et sa femme Simone sont légalement prisonniers du gouvernement d’Alassane Ouattara. L’ancien chef de l’Etat ivoirien et son épouse ont été inculpés respectivement jeudi et mardi pour « crimes économiques », a annoncé jeudi le procureur d’Abidjan, Simplice Kouadio Koffi. L’ex-couple présidentiel est accusé de « vol aggravé, détournement de deniers publics, concussion, pillage et atteinte à l’économie nationale ». Les charges visent notamment les décisions concernant le secteur bancaire prises par l’ancien couple présidentiel qui avait alors tenté de le nationaliser.

Laurent Gbagbo est en résidence surveillée à Korhogo, au nord du pays, depuis le 11 avril lors de son arrestation dans sa résidence d’Abidjan, en compagnie de sa femme et d’une centaine d’autres personnes notamment des membres de sa famille et quelques personnalités politiques. Comme son mari, Simone Gbagbo est retenue prisonnière dans le nord du pays, à Odienné, où elle est assignée dans une résidence, qu’elle doit cependant « incessamment » quitter pour être transférée dans la prison de la ville, selon le procureur. Le président déchu et son épouse ne faisaient pas l’objet d’une inculpation légale jusqu’à cette semaine. Une situation qui a notamment été dénoncée par Amnesty Internationale le 22 juin. Les partisans et les avocats de Laurent Gbagbo ont en outre dénoncé ses conditions de détentions qui mettraient sa vie en danger, selon eux.

Laurent Gbagbo jugé en Côte d’Ivoire

Quarante-deux partisans du président déchu, actuellement détenus dans le nord du pays font déjà l’objet d’une procédure judicaire. De nombreux hauts responsables politiques sous le régime de Laurent Gbagbo, parmi lesquels Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), sont concernés. Le fils franco-ivoirien de l’ancien chef d’État, Michel Gbagbo, est également poursuivi. Ils sont accusés d’« atteinte à la défense nationale », « complot contre l’autorité de l’ État », « constitution de bandes armées », « participation à un mouvement insurrectionnel » et « rébellion ». Une soixantaine de militaires ont aussi été arrêtés et incarcérés dans des camps militaires d’Abidjan et de Korhogo.

Tous, ainsi que Laurent Gbagbo et son épouse, seront jugés par la justice ivoirienne pour « atteinte à la sureté de l’ État » et/ou « crimes économiques. Cependant, des ONG, comme Human Rights Watch, doutent de l’impartialité de la justice ivoirienne pour établir les responsabilités durant la crise. Le gouvernement ivoirien attend les conclusions de la Cour pénale internationale (CPI), dont une délégation a été dépêchée fin juin en Côte d’Ivoire pour établir les responsables des « crimes de sang », troisième catégorie des exactions perpétrées durant la crise post-électorale. L’ancien couple présidentiel pourrait alors comparaître devant la Haye s’il était reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Le conflit politique ayant opposé Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara a fait plus de 3 000 morts et près d’un million de déplacés.

La Côte d’Ivoire, qui porte encore les séquelles des quatre mois de conflit armé dans le pays, cherche une voie vers la réconciliation nationale.

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