Arrêté le 31 août 2012, Laurent Akoun, secrétaire général du Front Populaire Ivoirien, parti de Laurent Gbagbo, sera libéré le 28 février, selon une source judiciaire. A une semaine de l’audience de l’ex-président, sa libération serait-elle une manœuvre politique?
Il est le premier pro-Gbagbo à être libéré sous l’ère Ouattara. Laurent Akoun, secrétaire du Front populaire Ivoirien (FPI), sera libéré le 28 février. Au moment où se multiplient les interpellations des anciens partisans de l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Laurent Akoun va, quant à lui, bénéficier d’une liberté qui ne sera pas totale, car assortie de préalables.
Libération en demi-teinte
Il ne jouira en effet pas d’une liberté totale. Le 31 janvier dernier, l’avocat général avait requis une peine de 12 mois ferme contre sa personne, assortie d’une amende de 100.000 CFA. Mais ce n’est que le 13 février dernier que le verdict final a été connu.
Le tribunal a confirmé mercredi sa peine de six mois de prison ferme, mais l’a assortie d’une « interdiction de paraître » pendant un an sur le territoire national. Laurent Akoun ne pourra alors se déplacer que dans sa région natale des Lagunes et verra ses droits civiques privés pendant la même période.
Arrêté pour « appel à l’insurrection »
Laurent Akoun a été arrêté le 31 août 2012 aux environs de 14 heures par une dizaine de Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Il est accusé d’avoir tenu des propos « séditieux » concernant le président Alassane Ouattara lors d’une réunion avec des militants.
Il aurait accusé l’actuel président de la république de la Côte d’Ivoire de « mentir » et d’avoir voulu tuer « Laurent Gbagbo ». Des propos largement commentés par la presse. Le parquet d’Abidjan parle d’ « un appel à l’insurrection ».
Décision politique ?
La décision de libérer Laurent Akoun est arrivée à point nommé. Dès son arrivée au pouvoir, Alassane Ouattara a voulu faire de la « réconciliation nationale » son cheval de bataille. Une « réconciliation nationale » entachée ces derniers jours suite à la vague d’arrestations des pro-Gbagbo.
A quelques jours de l’audience de confirmation des charges de Laurent Gbagbo le 19 février, le pays retient tout son souffle. De nouveaux bouleversements sont à craindre. Des partisans de l’ex-président ne cachent plus leur volonté commune de se mobiliser pour obtenir la libération immédiate de leur mentor et celle de toutes les figures du FPI. Ils comptent à nouveau se faire entendre lors d’un meeting prévu le 16 février à Yopougon.
La décision de libérer un pro-Gbagbo pourrait éventuellement être perçue comme un moyen d’apaiser les tensions. Laurent Akoun est libre. Qui d’autre suivra ?