La réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) a été adopté en commission, ce mardi, à l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko qui défendait le texte devant les députés a vanté la neutralité de cette institution. L’opposition ne décolère pas.
La Commission des affaires générales et institutionnelles de l’Assemblée nationale ivoirienne a adopté, ce mardi, le projet de loi sur la réforme électorale indépendante (CEI). Le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko s’est déclaré satisfait de ce vote pour une meilleur « neutralité » de l’institution. Il s’agit d’un premier pas avant son adoption en séance plénière qui ne fait pas de doute. Le parti au pouvoir, le Rassemblement des républicains (RDR) est majoritaire à l’Assemblée où le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, qui s’oppose à cette réforme, n’est pas représentée. Il ne s’était pas présenté aux dernières élections législatives.
« Un arbitre (…) qui peut rassurer tout le monde »
« C’est un texte consensuel. (…) Nous voulons une CEI qui redevienne simplement un instrument technique de régulation des élections. Que la CEI ne soit plus l’enjeu des élections », a indiqué le ministre de l’Intérieur. « Nous avons fait des efforts pour proposer un arbitre qui est juste et qui peut rassurer tout le monde », a ajouté Hamed Bakayoko, selon Xinhua.
Le texte de loi fixe à 17 le nombre de membres de la CEI : un représentant du président de la République ; quatre de l’administration dont un pour le président de l’Assemblée nationale, un pour le ministre chargé du territoire, un pour le ministre chargé de l’Economie et des finances, un magistrat désigné par le Conseil supérieur de la magistrature ; quatre de la société civile, quatre des partis politiques au pouvoir et quatre de l’opposition.
L’opposition à ce texte est représentée par le FPI mais aussi le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) qui est membre de la coalition au pouvoir. « Ce texte institue une commission qui n’est pas indépendante », a affirmé le député du PDCI, Konan kouakou Bertin. Il a déclaré avoir voté contre ce projet de loi, refusant d’être « complice d’un fait qui va encore engendrer des problèmes à la Côte d’Ivoire », rapporte Notre Voie, journal ivoirien proche du FPI.
Les partis politiques qui s’opposent à cette réforme critiquent la représentation dans cette commission d’institutions rattachées au gouvernement et à la présidence. La CEI est en charge de la présidentielle d’octobre 2015. L’actuel chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a confirmé sa participation à ce scrutin.