Côte d’Ivoire : la justice confirme Affi N’Guessan à la tête du FPI


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Alors qu’un comité extraordinaire du Front populaire ivoirien (FPI) avait décidé de l’évincer, la justice ivoirienne a confirmé, ce vendredi, que Pascal Affi N’Guessan reste bien le président du principal parti d’opposition du pays.

Il aura finalement eu le dernier mot ! La justice ivoirienne a tranché, ce vendredi 3 avril 2015, et a de nouveau confirmé Pascal Affi N’Guessan président du Front populaire ivoirien (FPI). Une décision qui met momentanément fin à la grave crise que vivait le parti de l’ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo depuis mars dernier.

Tout a commencé début mars lorsqu’un comité extraordinaire du Front populaire ivoirien (FPI) avait décidé de l’éviction du président du parti. Ce mouvement est alors conduit par plusieurs frondeurs. A leur tête : Abdou Dramane Sangaré, qui a tenté de soutirer la présidence du parti à son rival. Il avait été jusqu’à le destituer de ses fonctions début mars, à l’issue de cette fameuse réunion du comité extraordinaire. Pour retrouver sa légitimité à la tête du parti, Pascal Affi N’Guessan décide alors de recourir à la justice. Cette « rébellion avait nommé Abou Drahamane Sangaré à la tête du parti. Il ne faut pas être gêné que le FPI ait recours à la justice. S’il s’avère nécessaire de recourir à la justice, nous le ferons », avait prévenu le président du FPI, suite à la réunion du comité extraordinaire.

A propos de cette réunion, il avait d’ailleurs déclaré : « Toute autre réunion dont s’est fait l’écho la presse n’est qu’une rencontre informelle non statutaire, non prévue par nos textes », qualifiant de « sans fondement » les informations faisant état de sa suspension. « Ces actes violent nos textes fondamentaux. La réunion n’était ni convoquée par le Secrétariat général ni présidée par le président du parti », avait-il fustigé. Rappelons qu’il s’était attiré l’ire de ses partisans notamment en attaquant en justice la candidature de Laurent Gbagbo pour la présidence du parti. Cette candidature avait finalement été annulée, poussant à l’élection d’un nouveau chef du FPI.

« Le gardien du temple » a-t-il dit son dernier mot ?

Il remporte ainsi cette bataille houleuse au sein du parti face à Abou Drahamane Sangaré. Désormais, d’après la décision du tribunal de grande instance, les frondeurs ne pourront plus utiliser le nom du parti ni son logo.
Abou Drahamane Sangaré est considéré comme l’un des grands personnages de l’histoire politique ivoirienne du Front populaire ivoirien (FPI). Partisan de la première heure de l’ex-Président Laurent Gbagbo avec qui il a participé à créer le parti de la refondation en 1982.

Surnommé le « gardien du temple », il est l’un des membres fondateurs du FPI aux côtés notamment de l’ex-Président Laurent Gbagbo et de l’ancienne Première dame Simone Gbagbo. Il avait d’ailleurs nommé cette dernière vice-présidente dans le nouvel organigramme du parti, lorsqu’il a voulu en prendre la présidence, le 5 mars dernier, en se proclamant président intérimaire pour écarter Affi N’Guessan. « Je suis un Gbagbo ou rien », avait-il déclaré au cours d’une réunion avec l’organisation des femmes du FPI, lundi 16 mars. Laurent Gbagbo « n’est pas un nom, c’est un comportement, un idéal des valeurs », selon lui. « Reprenons le FPI authentique et originel. Un FPI qui n’est pas dans la compromission et le compromis de toute sorte », avait-t-il récemment indiqué.

Le gardien du temple a perdu le bras de fer face à Pascal Affi N’Guessan à qui la justice a donné raison. La question est de savoir maintenant si de son côté lui a dit son dernier mot et s’il en restera là. Quand au président du FPI, il va devoir faire face à une partie des militants qui lui sont toujours hostiles. Sa quête de légitimité n’est peut-être pas encore terminée.

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