Le président du Conseil constitutionnel ivoirien, Francis Wodié, a démissionné et sera remplacé par un proche de l’actuel Président Alassane Ouattara, Mamadou Koné. Des questions se posent sur les raisons de ce changement de poste.
C’est par un communiqué officiel laconique que la démission du président du Conseil constitutionnel ivoirien, Francis Wodié, a été annoncé, ce mardi 3 février 2015. « Le président de la République, Alassane Ouattara, a procédé, ce mardi 3 février 2015, à la nomination de M. Koné Mamadou, (…) précédemment président de la Cour suprême en qualité de président du Conseil constitutionnel. Cette nomination est consécutive à la démission du Professeur Francis Vangah Romain Wodié de la présidence de cette institution », rapporte le texte officiel.
La démission du fondateur du Parti ivoirien des travailleurs (PIT), nommé à la présidence de l’institution, en juillet 2011, par Alassane Ouattara, fait suite à un désaccord avec l’exécutif. En cette année d’élection présidentielle pendant laquelle le Conseil constitutionnel joue un rôle primordial, notamment en cas de contestation, cet événement ne manque pas de créer la polémique entre pouvoir et opposition.
« Inquiétudes »
Le principal parti d’opposition, le Front populaire ivoirien (FPI) a qualifié l’événement de « pas banal », dans un communiqué officiel.
« C’est la première fois que cela se produit dans la jeune histoire de la démocratie ivoirienne. La démission du président de cette institution à moins de dix mois de la prochaine élection présidentielle prévue pour se tenir en octobre 2015, suscite des inquiétudes sur le processus électoral », indique le document signé par Agnès Monnet, Secrétaire Générale du mouvement de la Refondation, repris par Koaci.com.
Francis Wodié a été remplacé par Mamadou Koné, considéré comme proche du président de la République, il a été ministre de la Justice dans le gouvernement des rebelles des Forces Nouvelles, dirigé par Guillaume Soro.
Certains parlent d’un désaccord procédural au sujet de la mise en conformité au niveau national d’un texte adopté par l’Union Africaine (UA), qui serait à l’origine du désaccord. Toutefois, la polémique enfle en Côte d’Ivoire après cette démission.