La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé ce mercredi sa compétence pour juger l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. Détenu à la Haye depuis novembre 2011, il est soupçonné de crimes contre l’humanité commis durant la crise post-électorale.
Laurent Gbagbo n’échappera pas à la justice. La Cour pénale internationale a reconnu ce mercredi qu’elle était compétente pour juger l’ancien président ivoirien, soupçonné de crimes contre l’humanité commis pendant la crise post-électorale de novembre 2010. La décision ayant été rendue par une chambre d’appel, la défense de l’ex-dirigeant ne pourra plus s’y opposer. D’ailleurs, la CPI s’était déjà déclarée apte à le juger en août dernier, en se basant sur une déclaration ivoirienne, signée par Bamba Mamadou, alors ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo. Il reconnaissait la compétence de la CPI « pour une période indéterminée ».
Gbagbo, un dossier épineux
La question de la compétence de la CPI à juger l’ex-chef d’Etat ivoirien s’est posée dès lors qu’il a été incarcéré à la Haye en novembre 2011. Laurent Gbagbo compte encore de multiples partisans. Ces derniers estiment être les seuls à être mis sur le banc des accusés. Pour eux, la crédibilité de la CPI pose problème. Ils dénoncent une justice internationale partiale. Et exigent la libération de l’ex-président ivoirien et des responsables de l’ancien régime détenus dans différentes région de la Côte d’Ivoire.
La CPI se trouve face à une équation difficile. Le dossier de Laurent Gbagbo est en effet épineux. La CPI le sait. Si elle décide de le juger, elle devra aussi traduire en justice les auteurs de crimes contre l’humanité dans le camp Ouattara. Est-elle assez compétente pour une affaire si complexe ? Dispose-t-elle suffisamment de moyens pour mener une enquête équitable entre les deux parties ? C’est à toutes ces questions que devra répondre la justice internationale.