C’est aujourd’hui, dix ans après les dernières élections, que s’est ouverte officiellement la campagne présidentielle en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens espèrent qu’elle mettra fin à huit années d’une crise militaro-politique. Le premier tour se tiendra le 31 octobre.
De notre correspondante
Quatorze candidats sont en lice pour briguer la Magistrature Suprême en Côte d’Ivoire. Un scrutin qui suscite l’intérêt général. La mobilisation est de taille, tant au niveau des populations que des candidats et de leurs équipes de campagne. La course au pouvoir est bel et bien lancée à Abidjan et dans les villes de l’intérieur du pays.
Trois candidats partent favoris pour cette élection : Laurent Gbagbo, Allassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié. Le président sortant, Laurent Gbagbo, a choisi d’ouvrir sa campagne aujourd’hui même à Man, dans le grand Ouest de la Côte d’Ivoire. Avant de poser ses valises demain samedi à Daloa, au sud Ouest. Une vaste campagne médiatique a été mise en œuvre pour l’accompagner sur les chemins de sa réélection. Des tee-shirts et casquettes à l’effigie du candidat de la majorité électorale et de grands panneaux publicitaires colonisent les artères principales d’Abidjan.
Quant au mentor du Rassemblement des Démocrates (RDR), Le Dr Allassane Dramane Ouattara, il a opté pour Abidjan où il s adressera à son public aujourd’hui également. Tandis que le Président du Pdci Rda[[Parti démocratique de Côte d’Ivoire, membre du Rassemblement démocratique africain depuis sa création par Félix Houphouët-Boigny en 1946]], Aimé Henri Konan Bédié, ne tiendra pas de rencontre ce premier jour de campagne. Il a choisi de faire sa sortie officielle mardi prochain.
La Commission électorale indépendante (CEI) a annoncé la clôture officielle de cette campagne pour le 30 octobre, à la veille du premier tour prévu le lendemain, dimanche 31 Octobre. Ce scrutin pourrait être la dernière ligne droite vers la sortie définitive de la crise militaro-politique qui a secoué le pays, huit années durant. Après l’accord politique de Ouagadougou, signé le 4 mars 2007, qui a dégagé des clauses – dont tous les points fondamentaux sont, entre autres, la démobilisation des troupes, la réinsertion des ex-combattants, le cantonnement des éléments des forces nouvelles et l’identification des populations – ont jusqu’à présent été respectées.
La sécurisation du scrutin sera réalisée par des forces mixtes et donc a priori impartiales: le Centre de Commandement Intégré (CCI) composé des Forces nouvelles (FN) et les Forces de Défense et de sécurité (FDS) de Côte d’Ivoire. Les soldats des Nations Unies (Onuci) seront aussi mis à contribution.