Côte d’Ivoire : l’opposition réclame un report de la présidentielle


Lecture 3 min.
arton49132

Après la Coalition nationale pour le changement (CNC) qui a appelé au boycott du processus électoral, une ancienne ministre de Laurent Gbagbo, Danielle Boni Claverie, s’est prononcé en faveur d’un report de l’élection présidentielle. De nombreuses « fraudes » sont à prévoir si rien n’est fait, selon elle.

L’ancienne ministre de la Femme du gouvernement de Laurent Gbagbo en pleine crise électorale et présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD), Danièle Boni Claverie, a réclamé jeudi le report de l’élection présidentielle. Avant elle, la Coalition national pour le changement (CNC), une alliance d’opposition, ainsi que le président Mouvement des forces d’avenir (MFA), parti de la majorité, avaient dénoncé les conditions du processus électoral et l’inéligibilité du chef de l’Etat.

« Il semble qu’il y ait deux Côte d’Ivoire »

« Il semble qu’il y ait deux Côte d’Ivoire », a déclaré Danièle Boni Claverie, pour qui le processus électoral actuel prépare la Côte d’Ivoire à des fraudes massives que les institutions électorales sous le contrôle total d’Alassane Ouattara ne pourront empêcher.

Elle a rappelé la démission du président du Conseil constitutionnel Francis Wodié au début du mois de février dernier et son remplacement par Mamadou Koné, un militant du RDR, proche du chef de l’Etat. L’institution a légalement le dernier mot pour trancher en cas de litige électoral. La Commission électorale indépendante (CEI) qui est composé de neuf personnes acquises à Alassane Ouattara sur 17, alors que les décisions se prennent à la majorité ne pourra être un contre-pouvoir, a rappelé Danièle Boni Claverie.

« Bétail électoral »

L’URD a dénoncé la révision de la liste électorale en cours, à cinq mois de l’élection présidentielle, qui permet pour la première fois de s’enregistrer sur simple présentation d’un certificat de nationalité à la place de la carte nationale d’identité.

L’opposition reproche au président Alassane Ouattara d’avoir naturalisé des centaines de milliers d’étrangers au cours du quatrième Recensement général de la Population et de l’Habitat (RGPH), en 2014. Cette opération avait été boycottée par plusieurs partis politiques dont le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo qui avait qualifié les nouveaux électeurs de « bétail électoral » pour le chef de l’Etat.

« Le président Ouattara est inéligible au titre de l’article 35 »

« La vérité, c’est que le président Ouattara est inéligible au titre de l’article 35, au même titre que d’autres Ivoiriens dont moi-même », a indiqué l’ancienne membre du PDCI. Métisse d’un parent français et d’un autre ivoirien, elle est inéligible. L’origine burkinabè d’Alassane Ouattara l’empêcherait alors de se représenter, même si elle trouve cela « injuste ». Elle reproche au président de ne pas l’avoir modifié.

Les 18 000 ex-combattants qui n’ont pas pu être réintégré sont une grave menace pour la paix, alors qu’elle a constaté « l’échec du dialogue politique » entre le pouvoir et l’opposition.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News