L’opposition ivoirienne a donné son accord, jeudi, au chef des Forces Nouvelles, Guillaume Soro, pour qu’il participe au « dialogue direct » proposé par le président ivoirien Laurent Gbagbo. Ce dernier prend part, ce vendredi, au sommet de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest qui reviendra, entre autres, sur la crise ivoirienne.
Les opposants ivoiriens acceptent « le dialogue direct » proposé, le 19 décembre dernier, par le président ivoirien Laurent Gbagbo, pour sortir le pays de la crise qu’elle traverse depuis le 19 septembre 2002. Henri Konan Bédié du PDCI-RDA, Alassane Ouattara du RDR, Innocent Anaky Kobena du MFA et Albert Mabri Toikeusse de l’UDPCI, réunis au sein du G7 ont donné leur aval, jeudi, au chef des Forces Nouvelles Guillaume Soro. La réunion s’est tenue à la demande de ce dernier qui avait appelé à une « concertation urgente », le 1er janvier, à la suite de la proposition faite par le chef de l’Etat ivoirien.
Le « dialogue direct » s’inscrira-t-il dans le cadre de la résolution 1721 ?
Durant leur rencontre, les leaders du G7, regroupant les principaux partis de l’opposition ivoirienne, ont constaté « l’impasse totale dans laquelle se trouve le processus de sortie de crise depuis l’adoption de la Résolution 1721 adoptée par les Nations Unies ». Elle se caractérise entre autres, selon le communiqué final, par « le non démarrage des audiences foraines, (celui) de l’opération d’identification des populations et d’établissement de la liste électorale, (…), le retard pris dans le déroulement du DDR, (…) et la confiscation des médias d’Etat par le camp présidentiel ». Néanmoins, précise le document, « le dialogue direct ne doit pas servir de prétexte pour retarder la mise en œuvre de la Résolution 1721/2006, mais doit (…) faciliter et accélérer le processus de paix ».
Se conformer à cette recommandation paraît difficile quand on sait que ce « dialogue direct » pourrait conduire à la nomination de Guillaume Soro au poste de Premier ministre. La Primature ayant été confiée, par la résolution 1721, à Charles Konan Banny avec des pouvoirs élargis au détriment de Laurent Gbagbo. Lui qui ne semble pas prêt à appliquer cette résolution, du moins, à la lettre. A Ouagadougou, où s’ouvre ce vendredi le 31e sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao), il sera encore question de la crise ivoirienne. Une belle occasion pour le président ivoirien, fort de la décision de l’opposition ivoirienne, de faire valoir que sa solution de sortie de crise est l’unique issue possible pour son pays. A noter que Blaise Compaoré, le président burkinabè, devrait succéder à son homologue nigérien Mamadou Tandja, à la tête de la Cedeao et prendre celle de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).