Côte d’Ivoire : l’horreur


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Drapeau de la Côte d'Ivoire
Drapeau de la Côte d'Ivoire

Un charnier comportant entre 50 et 40 corps a été découvert dans le quartier populaire de Yopougon. A peine nommé le tout nouveau gouvernement doit faire face à un acte de barbarie qui met en cause des éléments de gendarmerie.

Hier l’espoir d’une issue à la crise. Aujourd’hui le frisson de l’horreur. Quelques heures après un entretien apaisant entre le nouveau président Gbagbo et son adversaire du RDR, la Côte d’Ivoire est sous le choc de la découverte d’un charnier d’une cinquantaine de corps dans le quartier de Yopougon.

Les victimes auraient été tuées par balles, puis transportées en lisière de ce quartier populaire d’Abidjan. Elles seraient originaires du Nord musulman.

Un homme se prétendant rescapé des massacres a expliqué aux micros de Radio France Internationale (RFI), comment lui et ses amis avaient été raflés par des éléments de gendarmerie et des militants du FPI, puis conduits à un camp militaire où de nombreux cadavres étaient déjà présents. L’homme, prénommé Ibrahim a ensuite expliqué comment les hommes en armes ont contraint ses compagnons d’infortune à monter dans un camion et à décharger les morts. Avant d’être froidement exécutés. Les victimes ont été ensuite déshabillées, puis empilées au fond de la fosse.

« Pas d’immunité »

C’est donc un dossier déterminant pour la paix civile qui attend le nouveau ministre de l’Intérieur, Emilie Boga Doudou, quelques heures à peine après sa nomination. L’homme qui a fait le déplacement jusqu’au charnier en compagnie de ses collègues, ministres de la Justice Siene Oulaï et de la Défense, Moïse Lida Kouassi, a certifié que l’enquête serait menée sans  » à priori « .  » Le gouvernement fera en sorte que les coupables soient châtiés conformément à la loi. Il n’y a personne pour quelque raison que ce soit qui ne puisse bénéficier de l’immunité  » a-t-il déclaré aux journalistes.

Ce massacre s’inscrit dans le sillage des violences ethniques et religieuses qui ont enflammé le pays au lendemain du départ du général Gueï, portant à 200 le nombre de tués. Si de nouvelles violences n’ont pas été constatées dans la nuit de vendredi à samedi, la tension reste vive entre ethnies du Sud et dioulas du Nord qui se sont regroupés et organisés en comités d’auto-défense.

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