Pas moins d’une dizaine de proches de Laurent Gbagbo, l’ex-président de la Côte d’Ivoire, ont été libérés jeudi 20 décembre par la justice ivoirienne. Cette liberté provisoire, qualifiée de procédure normale, s’apparente à un premier geste de la part de l’actuel chef d’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, dans sa politique de réconciliation de son pays touché par une crise post-électorale -entre novembre 2010 et avril 2011- qui a coûté la vie à au moins 2179 personnes, selon le décompte du rapport d’enquête sur les violences postélectorales publié le mercredi 8 août dernier.
Finie « la justice des vainqueurs » ? La justice ivoirienne a libéré, jeudi 20 décembre, pas moins d’une dizaine de proches de Laurent Gbagbo détenus à Boundiali (Nord). Ces derniers doivent rejoindre Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire, ce vendredi.
Parmi les personnes qui ont retrouvés la liberté, des caciques de l’ex-président ivoirien, notamment : « Gilbert Marie Aké N’gbo, le dernier Premier ministre de Laurent Gbagbo, les anciens ministres Désiré Dallo, Christine Adjobi et Jean-Jacques Béchio, le syndicaliste Basile Mahan Gahé ainsi que Norbert Gnahoua Zibrabi, directeur de publication de deux quotidiens pro-Gbagb […] », rapporte RFI.
La réconciliation selon Ouattara
Depuis son arrivée au pouvoir, en mai 2011, Alassane Ouattara a lancé une opération de réconciliation nationale pour unifier son pays.
Cette liberté provisoire accordée aux proches de l’ancien président ivoirien, qualifiée de procédure normale, s’apparente à un premier geste de la part d’Alassane Ouattara dans sa politique de réconciliation de son pays, touché par une crise post-électorale -entre novembre 2010 et avril 2011- qui a coûté la vie à au moins 2179 personnes, selon le décompte du rapport d’enquête sur les violences postélectorales publié le mercredi 8 août dernier.
D’autant que « début décembre, Sylvain Miaka Oureto, le président par intérim du FPI, Front populaire ivoirien, le parti de Laurent Gbagbo, avait plaidé la cause des détenus proches de l’ancien président devant François Hollande, avant d’être reçu par Macky Sall, le président sénégalais, qui endosse désormais le rôle de médiateur entre Alassane Ouattara et l’opposition pro-Gbabgo », rappelle RFI.
La réconciliation selon Ouattara peine, toutefois, à aboutir tant la Côte d’Ivoire est divisée en deux : les pro-Ouattara d’une part et les pro-Gbagbo d’autre part. Ces derniers reprochent d’ailleurs à l’actuel président de Côte d’Ivoire d’opérer une « justice des vainqueurs » en arrêtant et en emprisonnant sans raison les anciens bras droits de Laurent Gbagbo. A noter que Michel Gbagbo, le fils de Laurent Gbagbo détenu à Bouna (Nord-Est) depuis près de deux ans, et son épouse Simone Gbagbo ne font pas partie de la liste des prisonniers libérés.